Cinq organisations internationales viennent de publier un rapport phare qui esquisse les trajectoires d’approches coordonnées en matière d’action climatique, de tarification du carbone et d’effets transnationaux des politiques d’atténuation du changement climatique en vue d’atteindre les objectifs climatiques mondiaux.
Intitulé "Travailler ensemble pour une meilleure action climatique: tarification du carbone, retombées politiques et objectifs climatiques mondiaux", le rapport « intervient à un moment où les pays du monde entier intensifient leurs actions pour lutter contre le changement climatique », indique, en présentation du rapport, un communiqué de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui prend part au Groupe de réflexion conjoint sur l’action climatique, la tarification du carbone et les retombées des politiques publiques.
Dans son rapport, le groupe, qui réunit aussi l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et la Banque mondiale (BM), constate que les politiques d’atténuation se renforcent, y compris les politiques de tarification du carbone, avec 75 taxes carbone et systèmes d’échange de quotas d’émission actuellement en vigueur dans le monde, couvrant environ 24 % des émissions mondiales.
Le rapport souligne, en revanche, que l’action climatique doit être renforcée pour atteindre les objectifs mondiaux de réduction des émissions, tout en contribuant aux objectifs de développement au sens large.
"Les pays adoptent aujourd’hui des approches différentes pour réduire les émissions. Or, pour parvenir à la neutralité carbone, nous devons harmoniser ces efforts pour qu’ils aient véritablement un effet à l’échelle mondiale", plaide le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, cité dans le communiqué. Le rapport propose, à cet égard, une définition commune des indicateurs de tarification du carbone afin d’améliorer la transparence sur la manière dont les pays modifient les incitations à la décarbonation.
Il examine aussi les mesures dont les politiques d’atténuation du changement climatique sont constituées, en soulignant le rôle important de la tarification du carbone en tant qu’instrument efficient permettant également d’accroître les recettes, tout en décrivant comment les organisations internationales peuvent soutenir la coordination des politiques afin de favoriser les retombées transnationales positives des politiques d’atténuation du changement climatique et de limiter celles qui sont négatives.
Le document analyse, en outre, les avantages et les inconvénients des politiques d’ajustement carbone aux frontières, notamment leur incidence sur les pays en développement. Le Groupe de réflexion conjoint sur l’action climatique, la tarification du carbone et les retombées des politiques publiques, qui montre comment une telle coordination peut contribuer à intensifier l’action climatique en comblant les lacunes en matière de transparence et de mise en œuvre et d’ambition, table sur les travaux futurs des organisations internationales pour contribuer à combler d’importantes lacunes dans les connaissances.
Il souligne dans ce sens la nécessité de disposer de données plus granulaires et de meilleure qualité sur les prix du carbone et les émissions intrinsèques, de concevoir des politiques d’ajustement carbone aux frontières et leur interopérabilité, et d’adopter d’autres approches pour renforcer la coopération afin de relever le niveau d’ambition et d’assurer une transition juste pour tous.