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Changements climatiques : Le Maroc dans l’œil du cyclone

Changements climatiques : Le Maroc dans l’œil du cyclone

Le climat au Maroc a bel et bien changé. Les effets néfastes du réchauffement climatique sont bien là et bien visibles. Les saisons sont déréglées. Les étés sont de plus en plus longs. Les hivers presque inexistants. Quant au printemps et l’automne, ils ont perdu presque toutes leurs particularités de saisons intermédiaires, douces et agréables. La pluie, quant à elle, se fait très rare. 

 

Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste

Nous sommes début décembre 2022, et pas une goutte de pluie à l’horizon au Maroc. Ciel bleu, chaleur constante, avec des régions qui connaissent des températures très au-dessus des normales dites de saison. Les agriculteurs attendent un miracle quand les barrages enregistrent des taux très bas de remplissage. Ce qui augure d’une année très difficile. Et ce n’est pas la première dans un cycle qui semble s’installer dans la durée. 

Selon le rapport sur le climat et le développement (CCDR), publié début novembre 2022 par la Banque mondiale, le Maroc doit investir pas moins de 78 milliards de dollars pour se mettre sur la voie de la résilience climatique d’ici 2050.

Sans oublier que ce même rapport affirme qu’une diminution de 25% de la disponibilité en eau dans tous les secteurs de l’économie marocaine, pourrait réduire le PIB de 6,5%. Pourtant, le Royaume s’est classé au septième rang mondial de l’édition 2023 du prestigieux classement de l’indice de performance du changement climatique, Climate Change Performance Index (CCPI), pour se positionner parmi les 10 pays les plus performants en termes de gestion des crises climatiques. Ceci traduit certes la détermination du Royaume à respecter ses engagements dans le cadre des Objectifs du développement durable (ODD) 2030 et l’Agenda africain 2063. Mais, les réalités climatiques du Maroc affichent également un autre visage : le climat s’est bel et bien déréglé et semble entrer dans un cycle irréversible, comme l’affirment de nombreux spécialistes qui avancent que toute la région de l’Afrique du Nord va connaître des troubles climatiques majeurs.

Dans une note de la Banque mondiale, on peut lire en substance : «Le Maroc fait partie du club des pays qui contribuent le moins aux émissions carbone, mais qui subissent les taux les plus élevés de ces émissions, ainsi que du réchauffement planétaire. Les pays africains qui contribuent à hauteur de 4% seulement aux émissions mondiales, subissent la plus grande partie des effets du changement climatique.

En effet, 20% des habitants du continent africain vivent dans les 10 pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique au niveau mondial. Les pays africains sont également les plus touchés par l’insécurité alimentaire et la rareté des eaux, alors que le changement climatique devrait plonger 78 millions de personnes supplémentaires dans la famine à l’horizon 2050, dont la moitié en Afrique subsaharienne.» Une situation inextricable qui place toute cette région dans une urgence climatique impliquant plusieurs paradigmes à la fois politiques et économiques. 

Mais la question qui demeure posée est la suivante : face à une telle crise climatique et écologique combinant plusieurs facteurs et aspects : sécheresse, stress hydrique, déforestation, incendies de forêts, chaleurs inhabituelles, raréfaction des cours d’eau, extinction de plusieurs espèces végétales et animales, désertification, exode rural… comment le Maroc peut-il faire face à toute cette déferlante à un moment où une profonde et grave crise mondiale frappe de plein fouet toutes les économies du globe ?

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