Les énergies renouvelables ont dépassé le charbon pour devenir la principale source d’électricité dans le monde au cours du premier semestre de l’année en cours, a indiqué le Think Tank international Ember, spécialisé dans les questions environnementales, climatiques et énergétiques.
Il s’agit, selon le groupe de réflexion d’« un tournant majeur », car la progression spectaculaire du solaire et de l’éolien a suffi, pour la première fois de l’histoire, à couvrir l’intégralité de la demande supplémentaire.
Cette progression a contribué même à une légère baisse de l’utilisation du charbon et du gaz, et ce malgré la demande d’électricité qui continue de croître à l’échelle mondiale, selon les données du groupe, citées par la chaîne de télévision publique britannique (BBC).
« Cela marque le début d’une phase où l’électricité propre suit désormais le rythme de la croissance de la demande », a déclaré Malgorzata Wiatros-Motyka, analyste principale chez Ember.
L’énergie solaire a représenté la plus grande part de la croissance, répondant à 83% de l’augmentation de la demande mondiale d’électricité. Elle est désormais, pour la troisième année consécutive, la principale source de nouvelle production électrique dans le monde.
La majorité de la production solaire (58%) provient de pays à revenu faible ou intermédiaire, dont beaucoup ont connu une expansion spectaculaire ces dernières années, relève le Think Tank, soulignant l’essor solaire que connaît le continent africain, avec une hausse de 60% des importations de panneaux sur un an, à fin juin.
Toutefois, des disparités régionales persistent, d’après Ember, qui souligne que les pays en développement ont été en tête de la transition énergétique, tandis que les nations plus riches, notamment les États-Unis et l’Union européenne, ont davantage eu recours aux combustibles fossiles à fortes émissions pour produire leur électricité.
La Chine reste de loin en tête en matière de développement des énergies propres, ajoutant à elle seule davantage de capacités solaires et éoliennes que le reste du monde réuni, poursuit la même source.
L’Inde, dont la demande d’électricité a progressé plus lentement, a également installé d’importantes capacités solaires et éoliennes, réduisant ainsi son recours au charbon et au gaz.
À l’inverse, les pays développés comme les États-Unis et les membres de l’Union européenne ont connu une tendance contraire.
Aux États-Unis, la demande d’électricité a augmenté plus rapidement que la production issue des énergies propres, renforçant la dépendance aux combustibles fossiles. En Europe, plusieurs mois de faible production éolienne et hydraulique ont entraîné une hausse de la génération à partir du charbon et du gaz.