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Allianz Trade : 16.100 défaillances d’entreprises attendues au Maroc en 2024

Allianz Trade : 16.100 défaillances d’entreprises attendues au Maroc en 2024

Allianz Trade confirme une forte hausse des défaillances d'entreprises au niveau mondial pour 2024 (+11%). Cette tendance se poursuivra en 2025 avec une nouvelle hausse de 2%, avant de connaître un léger recul en 2026, indique-t-on dans un récent communiqué. 

 

Dans son dernier rapport sur les défaillances d’entreprises à l’échelle mondiale, Allianz Trade révèle des perspectives plus sévères pour le paysage commercial mondial, avec des défaillances qui devraient augmenter de +11% en 2024 - une hausse encore plus forte que prévu. 

Le rapport met en évidence les principales tendances et les risques par région, pays et secteur, alors que l'économie mondiale est aux prises avec une demande atone, des tensions géopolitiques persistantes et des conditions de financement inégales.

Pas de baisse des défaillances d'entreprises au Maroc avant 2026

Le Maroc attend toujours une diminution des défaillances. «À un certain moment, nous devrions observer moins de cas ‘administratifs’ d'insolvabilité, c'est-à-dire ceux des entreprises inactives qui utilisent la procédure comme nouvelle méthode légale pour sortir du registre. Cependant, nous prévoyons que les entreprises nationales continueront à faire face à des problèmes de retards de paiement et à une pression fiscale supplémentaire, ce qui empêchera toute tendance à la baisse des défaillances avant 2026», fait savoir Allianz. 

Pour l'instant, il est estimé que le Maroc connaîtra environ 16.100 défaillances en 2024, soit une augmentation de 13% par rapport à 2023. Ce chiffre annuel dépassera non seulement le nombre de défaillances observé avant la pandémie, mais également celui enregistré lors de la grande crise financière de 2008, dernière période marquée par d'importantes turbulences économiques. Cela souligne le fait que le pays pourrait se rapprocher de son pic. En 2025, Allianz Trade prévoit une nouvelle augmentation de 8% du nombre de défaillances, ce qui représente un niveau assez élevé par rapport aux prévisions pour d'autres pays dans le cadre de cette étude.

Une accélération mondiale plus rapide que prévu

«Lorsque nous avons publié nos premières prévisions mondiales en matière de défaillances d’entreprises en février, nous nous attentions déjà à une forte augmentation en 2024 (+9%) suivie d'une stabilisation en 2025. La dynamique affichée depuis le début de l’année a plus que confirmé cette perspective, nous amenant à l’ajuster à la hausse, avec une augmentation de +11% prévue pour cette année (+2 points de pourcentage par rapport à la prévision de février), suivie d'un pic en 2025 à +2% (+2 points de pourcentage par rapport à la prévision précédente)», précise la même source. 

Sur le plan mondial, les défaillances d'entreprises ne se stabiliseraient donc pas avant 2026, avec un indice mondial toujours à un niveau élevé. Cette perspective d’ensemble résulte toutefois de dynamiques différentes selon les pays. 

Aux Etats-Unis, Allianz Trade prévoit une hausse des défaillances de +12% en 2025 avant une baisse de -4% en 2026. En Allemagne, elles augmenteront de +4% avant de baisser de -4% en 2026. En France et au Royaume-Uni, elles se modéreront légèrement à partir de niveaux très élevés (-6% en 2025 pour les deux contre -3% et -4% en 2026 respectivement) tandis qu'en Italie, elles continueront à augmenter (+4% et +3% respectivement). En Chine, les défaillances d'entreprises commenceront à augmenter à partir de faibles niveaux, +5% et +6% en 2025 et 2026, respectivement.

Plus de la moitié du PIB mondial sera touchée par des augmentations à deux chiffres

Depuis le début de l'année, les défaillances d'entreprises ont déjà augmenté de +9% et la hausse a été généralisée dans toutes les zones géographiques et tous les secteurs. Au niveau mondial, l'indice global des défaillances 2024 d'Allianz Trade devrait se situer à +13% au-dessus de sa moyenne 2016-2019, mais -11% en dessous de son niveau de la crise financière mondiale . 

«Cette évolution en dents de scie des défaillances d'entreprises est en partie due à une demande mondiale encore timide, à une incertitude géopolitique persistante et à des conditions de financement inégales. Elle s'explique également par la normalisation des défaillances, les entreprises n'étant plus protégées par les mesures de soutien mises en place lors de la pandémie et de la crise énergétique. C'est pourquoi plus de la moitié du PIB mondial sera frappée par une hausse des défaillances à deux chiffres en 2024, et deux pays sur trois pourraient dépasser leur niveau pré-pandémie cette année. La construction, le commerce de détail et les services ont été les plus durement touchés, à la fois en termes de fréquence  et de gravité», explique Aylin Somersan Coqui, CEO d'Allianz Trade.

Les grandes faillites ont notamment atteint un niveau record, l'Europe de l'Ouest étant en tête de cette tendance. Cette situation constitue également une menace majeure pour l'emploi, en particulier en Europe et en Amérique du Nord, indique Allianz dans son rapport. 

D'ici 2025, plus de 1,6 million d'emplois pourraient être menacés dans ces régions, soit 8% du nombre total de chômeurs, ce qui représente le niveau le plus élevé depuis dix ans. Les principaux secteurs menacés sont la construction, le commerce de détail et les services.  

La baisse des taux d'intérêt peut-elle changer la donne pour les entreprises ?

Si l'assouplissement progressif des politiques monétaires doit apporter un certain soulagement, il ne constituera pas une solution miracle pour les entreprises en difficulté. La baisse des taux d'intérêt permet de réduire les coûts d'emprunt, d'améliorer les flux de trésorerie et de stimuler la rentabilité, mais elle ne peut pas résoudre complètement les problèmes financiers qui menacent les entreprises. 

«Les entreprises ont déjà commencé à se désendetter et à s'adapter à des taux élevés. Notre analyse suggère que le cycle d'assouplissement actuel (-2pps d'ici septembre 2025) conduirait à une réduction de -4pps de la tendance à l'insolvabilité, grâce à des marges plus élevées (jusqu'à +2pps en Allemagne, +4pps en France, +3pps au Royaume-Uni et +2,8pps aux États-Unis). Cependant, cela ne compenserait que légèrement la hausse globale aux États-Unis, par exemple, et renforcerait la baisse en France», conclut Maxime Lemerle, responsable des Recherches défaillances chez Allianz Trade.

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