Un jour, quelques collaborateurs zélés de Bank Al-Maghrib (BAM) se sont réunis au coin d’un bureau et ont décidé de créer leur propre monnaie, la «BAMcoin». Voilà, de manière caricaturale, comment le gouverneur de la Banque centrale du Maroc dépeint le Bitcoin.
A travers son sens de l’humour bien connu, Abdellatif Jouahri a l’art de se prononcer sur des sujets sérieux..., sans se prendre au sérieux. Ni altérer le message qu’il veut faire passer. Il fustige clairement le Bitcoin, non sans préciser que «ce n’est pas une monnaie, mais plutôt un instrument financier hautement spéculatif, dont la volatilité ne s’explique pas».
Même son de cloche du côté du gouverneur de la Banque de France : «le Bitcoin n'est en rien une monnaie, ou même une crypto-monnaie. C'est un actif spéculatif».
Oui, ce qui inquiète les milieux financiers, c’est bien la volatilité inouïe de cette monnaie virtuelle, dont le cours a été multiplié par 20 cette année. En effet, il en faut peu pour que son cours subisse une variation erratique. Après avoir atteint 18.000 dollars mardi en fin d’après-midi, il a piqué du nez ce mercredi matin pour évoluer sous les 16.000 dollars.
En cause, la faillite de Youbit, la plateforme sud-coréenne spécialisée dans les échanges de monnaies cryptographiques, victime de piratage à deux reprises en 2017.
Aujourd’hui, les milieux financiers appellent de plus en plus à une tentative de régulation des cryptomonnaies, particulièrement le Bitcoin. Mais peut-on encadrer un actif financier spéculatif qui échappe à tout contrôle et qui n’est émis par aucun Etat ? Peu probable.
A l’évidence, la «star» de l’année de risque fort de s’inviter dans la table du G20 et du Fonds monétaire international, qui ont été saisis à cet effet.■
D. W.