Il a été procédé au lancement d'une nouvelle ligne téléphonique par le département de tutelle "ALLO 2233" pour fournir des conseils et des orientations ainsi que pour recevoir les réclamations des salariés et des employeurs en matière de santé et de sécurité au travail.
Plus de 900.000 salariés exerçant dans plus de 134.000 entreprises affectées par les répercussions du coronavirus (Covid-19) ont été déclarés en arrêt de travail temporaire au titre du mois d'avril, a indiqué lundi à Rabat le ministre du Travail et de l'Insertion professionnelle, Mohamed Amekraz.
"Cela donne une idée approximative sur l'ampleur des dommages subis par les entreprises nationales au même titre que les travailleurs, eu égard aux conséquences de cette crise", a déclaré Amekraz lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants consacrée à "La stratégie du secteur de l'emploi et de l'insertion professionnelle et ses contributions aux efforts nationaux face à la pandémie du Covid-19".
Il a rappelé que pour le mois de mars, 131.955 entreprises sur un total de 216.000 entreprises affiliées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont déclaré être impactées par les effets du Covid-19, soit environ 61% de l'ensemble des entreprises inscrites.
Il s'agit de deux entreprises sur trois environ qui se sont déclarées affectées par les répercussions de la pandémie.
En parallèle, le nombre des employés déclarés en arrêt de travail a atteint 808.199, sur un total de 2,6 millions de salariés, soit un employé sur trois, a ajouté le ministre.
Le ministère a entrepris une série de mesures pour faire face à la situation socio-économique des entreprises soumises à l'Inspection du travail, dont celles qui ont été touchées par la crise et celles susceptibles d'être affectées, a-t-il relevé, ajoutant que des campagnes de sensibilisation ont été organisées par les inspecteurs du travail afin de mesure à quel point les mesures préventives ont été respectées.
Le responsable gouvernemental a en outre souligné que les efforts déployés par les inspecteurs du travail ont été axés sur la continuité de l'activité des entreprises et le maintien des emplois dans le respect les mesures préventives, en incitant les employeurs à accorder des congés administratifs ou des autorisations exceptionnelles, la promotion du télétravail ou l'instauration du travail en alternance pour éviter l'encombrement des lieux de travail.
C'est ainsi que dans la période du 13 mars au 15 avril, les inspecteurs de travail ont visité 6.761 entreprises.
En vue de contrôler les espaces de travail et de s'arrêter sur le respect des mesures préventives et des conditions sanitaires et sécuritaires, Amekraz a mis en avant la création d'une commission centrale de veille ainsi que des commissions de veille régionales et provinciales, en coordination avec les autorités locales et les services extérieurs des départements concernés.
Dans le souci d'éviter de cas d'infection au virus au sein des unités industrielles et commerciales, a-t-il poursuivi, le ministère du Travail et de l'Insertion professionnelle et celui de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique et verte, ont mis en place une procédure conjointe de suivi et d'inspection pour que les entreprises respectent au mieux les mesures préventives adoptées par les autorités publiques.
Le ministre a aussi indiqué que le nombre d'entreprises où des visites de terrain ont été menées par les commissions conjointes, entre le 15 et 23 avril, a atteint un total de 2.259 unités, notant que l'opération a conduit à la fermeture de 10 entreprises qui employaient 9.764 personnes, suite au non respect des mesures préventives et des conditions de santé des travailleurs.
Selon lui, il a été procédé au lancement d'une nouvelle ligne téléphonique par le département de tutelle "ALLO 2233" pour fournir des conseils et des orientations ainsi que pour recevoir les réclamations des salariés et des employeurs en matière de santé et de sécurité au travail.
Et ce, en mettant à leur disposition des cadres du ministère composés d'inspecteurs et de médecins du travail, en coordination avec l'Institut national des conditions de vie au travail (INCVT).
Cette ligne sera opérationnelle à partir du 5 mai.