Les prévisions économiques de l’année 2024 sont établies en prenant en considération les dispositions annoncées dans la loi de finances 2024.
Cette année devrait se caractériser par la mise en œuvre d’une panoplie de mesures en vue d’atténuer les effets liés aux conséquences socioéconomiques de l'inflation, de la sécheresse et du séisme d’Al Haouz, selon le haut-commissariat au Plan.
Dans ce cadre, plusieurs grands chantiers seraient déployés, notamment à travers la mise en œuvre des programmes de reconstruction et de mise à niveau des zones sinistrées, des aides sociales directes et d’aide au logement.
Ces prévisions se basent également sur l’hypothèse d’une reprise de la demande étrangère dans un contexte d’atténuation progressive des tensions inflationnistes au niveau international. En outre, ces perspectives supposent la réalisation d’une production céréalière au-dessous de la moyenne durant la campagne 2023/2024 compte tenu du niveau des précipitations et leur répartition spatio-temporelle à fin décembre 2023.
Les activités agricoles devraient ainsi enregistrer une hausse de 2,5% en 2024 contribuant à la croissance du PIB de 0,3 point. En tenant compte d’une amélioration des activités de la pêche maritime, le secteur primaire devrait dégager une valeur ajoutée en amélioration de 2,7% au lieu d’une hausse de 6,7% estimée pour 2023.
Les activités non agricoles devraient enregistrer un taux de croissance de près de 3,2% en 2024 après 2,7% en 2023 porté par la poursuite de la bonne tenue du secteur tertiaire et par la reprise du secteur secondaire. Soutenue par la consolidation des demandes extérieure et intérieure, la valeur ajoutée secondaire devrait s’améliorer de 2,8% en 2024 après un recul de 0,4% en 2023, bénéficiant de l’impact positif du redressement prévu du secteur du BTP, des activités minières et des industries de transformation.
Les activités industrielles devraient afficher un accroissement de 2,7% en 2024 au lieu de 0,6% en 2023, tiré principalement par la reprise prévue des industries chimiques et par la poursuite de la performance de l’industrie automobile. Le secteur minier devrait connaître une hausse de 3,9% en 2024 au lieu d’une baisse de 4,2% en 2023 et de 9,4% en 2022. Il devrait profiter de la demande extérieure, notamment en provenance des Etats-Unis et de l’Europe, dans un contexte d’une baisse prévue des cours du phosphate et ses dérivés au niveau international.
Par ailleurs, le secteur du BTP devrait connaître une reprise de son activité en 2024, bénéficiant à la fois de la hausse des investissements publics en matière d’infrastructure, et du lancement du programme d’aide au logement. Ce dernier vise le renouvellement de l’approche d’aide à l’accès à la propriété immobilière et le soutien du pouvoir d’achat des ménages par le biais d’une aide financière directe accordée à l’acquéreur. Le secteur devrait bénéficier également du programme de reconstruction et de réhabilitation des régions sinistrées par le séisme d'Al-Haouz, avec une enveloppe budgétaire estimée à 120 milliards de dirhams sur la période 2024-2028. Ainsi, la valeur ajoutée du BTP devrait s’accroitre de 2,8%, au lieu de deux fléchissements de 1,3% en 2023 et 3,6% en 2022.
Les activités tertiaires, tirées principalement par la reprise de la demande intérieure stimulée par les programmes du soutien public, devraient conserver leur soutien à la croissance économique globale, affichant une progression de 3,4% en 2024 après 4% une année plus tôt. Cette évolution devrait tirer profit de la bonne performance de l’activité touristique et du transport ainsi que de l’amélioration des activités financières et immobilières.
Dans ces conditions et compte tenu d’une évolution prévue des impôts et taxes sur produits nets de subventions de 3,2%, le Produit Intérieur Brut devrait s’accroitre de 3,2% en 2024 par rapport à 2,9% estimé pour 2023. Le PIB nominal devrait s’accroitre de 6% en 2024, portant l’inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB, à 2,8% en 2024 après avoir enregistré 4,5% en 2023 et 3,1% en 2022.