Le gouvernement tient visiblement à huiler ses relations avec le patronat. Les deux parties, qui ont tenu une rencontre vendredi, semblent animées de la même volonté : relancer la croissance et accélérer le rythme de création d’emplois.
Cette ouverture sur le patronat intervient à un moment où les opérateurs économiques guettent avec impatience le contenu de la Loi de Finances 2019. Démarche habile du gouvernement pour tâter le terrain et amadouer les patrons ?
On le saura très bientôt. Car la publication du projet de Loi de Finances est toujours suivie de frictions entre les deux parties. Entre un gouvernement qui s’accroche à préserver les équilibres macroéconomiques, et dont l’action reste (parfois) guidée par des calculs politiques, et un patronat qui réclame chaque fois des avantages, l’écart est parfois tellement important que de vives tensions s’installent.
Le président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, le sait très bien, lui qui a été il y a quelques années de l’autre côté. Son expérience en tant qu’ancien ministre des Finances et haut diplomate pourra certainement lui servir.
Cela suffira-t-il cependant à faire plier le gouvernement sur certains points ? Surtout si l’on sait que l’Exécutif doit faire face à de nombreux défis socioéconomiques.
Le temps nous dira si «l’entente cordiale» qui a prévalu lors de cette rencontre perdura.■