Libéraliser tout en régulant, c’est la parade trouvée par le gouvernement pour limiter la hausse des prix du carburant, dans un contexte où le pouvoir d’achat des ménages marocains est devenu un sujet pour le moins sensible, et sur fond de cris d’orfraie lancés par les transporteurs.
Dans le viseur des pouvoirs publics, il y a évidemment les distributeurs qui, au demeurant, se sont bien sucrés à la faveur de la libéralisation du secteur des hydrocarbures.
Se sucrer oui, mais pas trop, dit aujourd’hui le gouvernement.
Et Lahcen Daoudi a été clair à ce propos, lundi, au Parlement. Selon le ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, le gouvernement s'engage à contrôler les marges bénéficiaires réalisées par les compagnies d'hydrocarbures.
Et, à ce titre, il procédera à l'adoption du décret sur le plafonnement des prix des carburants. Néanmoins, ce n’est pas une urgence, fait savoir Daoudi, d’autant que les compagnies ont pris la décision de baisser les prix pour atteindre les niveaux enregistrés en 2015.
Une décision voulue ou imposée en catimini ? C’est à voir.
En tout cas, la tutelle dispose de toutes les données relatives à la réduction par les sociétés de leurs prix de vente au public.
Et ces données seront rendues publiques ce mercredi à la Chambre des représentants, à l'occasion de la discussion du budget de ce département, promet Daoudi.
En l’absence de ce décret, la question est pourtant de savoir jusqu’à quand les distributeurs pourront continuer à contenir leurs marges, notamment dans une conjoncture marquée par la hausse des cours du pétrole à l’international.
A l’évidence, ces dernières semaines, ils se sont plus ou moins affranchis de cette contrainte, puisque les prix à la pompe repartent à la hausse.■
D. W.