"Si l'économie mondiale a connu une phase d’expansion en 2018, le monde semble être entré à nouveau dans une phase d’essoufflement et d’incertitude grandissante (…). Dans cet environnement global d’incertitude, l’Afrique maintient le cap et demeure un espoir pour la croissance mondiale".
C’est ce qu’a déclaré le PDG du groupe Attijariwafa Bank Mohamed El Kettani, lors de la cérémonie inaugurale de la 6ème édition du Forum international Afrique développement (FIAD), organisée sous le thème "quand l'Est rencontre l'Ouest".
En effet, a-t-il poursuivi, la croissance attendue en Afrique devrait connaître une accélération de 3,5% en 2018 à 4% en 2019.
Les pressions inflationnistes se sont atténuées, avec un taux moyen en baisse de 12,6% en 2017 à 10,9% en 2018, et devrait encore diminuer pour atteindre 8,1% en 2020.
Par ailleurs, les situations budgétaires s’améliorent progressivement, plusieurs pays étant parvenus à assainir leurs budgets en augmentant les recettes fiscales et en réduisant, parfois, les dépenses.
"Néanmoins, cette évolution favorable ne doit pas occulter certains points de vigilance, notamment l'augmentation des niveaux d'endettement (53% du PIB global en Afrique) ou encore la détérioration régulière, depuis la fin des années 2000, des équilibres extérieurs liés aux balances commerciale et courante, qui doivent impérativement être maîtrisés afin de ne pas menacer la viabilité de la dette extérieure", a fait remarquer El Kettani.
Il a, dans ce sens, noté que "cette combinaison d'opportunités et de menaces auxquelles fait face notre continent souligne plus que jamais l'impérative de réformes structurelles et de l'approfondissement de l'intégration économique afin de libérer davantage les énergies créatrices de richesse et de valeurs".
Par ailleurs, le PDG d'Attijariwafa bank a mis l'accent sur l’intégration continentale.
"Certes, l’agenda institutionnel lui-même avance dans le sens de l’intégration (44 des 54 pays africains participent déjà à plus d’une communauté économique régionale, avec des degrés divers d’intégration et un potentiel de renforcement considérable - la candidature du Royaume du Maroc pour intégrer la CEDEAO, l’Accord de libre-échange continental africain en marche-), mais nous devrions accélérer encore davantage la cadence grâce à des projets concrets Est-Ouest qui montrent la voie".
L’Afrique, a-t-il estimé, pourra ainsi constituer le fondement d’un marché continental concurrentiel et émerger en tant que centre d’affaires reconnu au niveau international, offrant aux investisseurs, PME, grandes entreprises, des marchés plus vastes avec des économies d’échelle efficientes et des retombées positives entre pays enclavés et pays côtiers.
"Cela nécessitera de mener un rythme de réformes déterminées et volontaristes, à travers la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires, le développement des infrastructures de connectivité et logistiques mais, aussi, d’adresser les problématiques de mobilité de la main d’œuvre et d’intégration des marchés financiers", a expliqué El Kettani.
L'entrepreneuriat, les jeunes et le digital sont l’avenir du continent, source d’espoir, d’innovations et de richesses considérables, a-t-il soutenu, précisant que 29 millions de jeunes entreront sur le marché du travail chaque année d’ici 2030 et que, dès 2034, l’Afrique devrait compter la 1ère population active mondiale avec 1,1 milliard de personnes, supérieure à celle de la Chine ou de l’Inde.
De même, l’avenir de l’Afrique passera par ses femmes, a noté le PDG d'AWB, soulignant qu'à travers l’initiative "Stand up for African Women Entrepreneurs", le FIAD 2019 mettra en valeur les apports et retombées socio-économiques de l’entreprenariat féminin dans notre continent.■