Tourné essentiellement vers l’export, le label halal Maroc est en quête permanente de confirmation et de reconnaissance pour un développement à l’international. C’est ce qu’ont affirmé les participants à la 5ème édition du Forum Halal Maroc (FOHAM), qui se tient, jeudi, à Casablanca.
Dès lors, il est important de sensibiliser les opérateurs marocains sur les enjeux et les opportunités du marché halal mondial et sur l’importance des normes de la certification halal pour l’accès à ce marché, ont-ils souligné lors de cette rencontre organisée par l’Institut Marocain de Normalisation (Imanor) sous le thème '’L’ Ecosystème halal pour améliorer la compétitivité des entreprises marocaines sur le marché Halal mondial’’.
Dans son allocution d’ouverture, le directeur d’Imanor, Abderrahim Taibi, a fait observer que le Label Halal Maroc, qui en est à sa 7ème année d’existence, «voyage un peu partout et nous renvoie l’image d’un marché halal mondial qui évolue en volume et en exigence, et nous révèle en même temps la difficulté pour nos entreprises d’y accéder et de s’y maintenir, notamment celles qui dépendent d’approvisionnement de l’étranger en matières premières, additifs, auxiliaires, et articles de conditionnement».
Dans ce contexte, a-t-il relevé, il parait nécessaire de mettre en place un cadre légal qui organisera la référence halal, en s’appuyant notamment sur des mécanismes de reconnaissance de certificateurs étrangers, tels qu’ils fonctionnent au niveau international.
Ainsi, cela donnera plus de crédibilité aux règles d’accès de produits portant des indications halal au marché marocain, profitant aux consommateurs et aux entreprises qui évolueront dans un environnement concurrentiel sain.
Pour sa part, Sahra Maafiri, DG du Commerce au ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, a rappelé que la population de consommateurs halal, à l’échelle mondiale, est en forte croissance.
Selon elle, ce marché est estimé à 2 billions de dollars, dont 1,2 billion revienne aux halal alimentaire et croît annuellement de 4%. «Il est prévu qu’il atteindra un volume de 3,8 billions à l’horizon 2022», a-t-elle fait remarquer, relevant que malgré les énormes opportunités qu’il offre, le Maroc ne compte qu’une centaine d’entreprises qui sont certifiées «Halal», dont 5 en cosmétique.
«Ce chiffre reste largement au-dessous du potentiel que représente ce domaine», a-t-elle ajouté, annonçant que son département lancera une étude sur le développement du secteur halal et bio, dans le cadre d’une convention de partenariat avec l’ASMEX pour le développement et la promotion des exportations.
Cette étude vise à dresser une cartographie globale du secteur halal au Maroc et proposera des mesures concrètes pour le développement du secteur, qui seront prises en considération dans le cadre de la stratégie nationale du commerce, en cours d’élaboration.
Intervenant à cette occasion, le président de l’ASMEX, Hassan Sentissi, à appeler à travailler sur l’extension de la labellisation à d’autres formes très demandées dans les grands marchés d’exportation et dont le Maroc a plus d’atouts.
Il a, à cet égard, appelé à réfléchir à trois labels, dont le premier est Saveurs du Maroc, qui atteste de l’authenticité des produits marocains et pourrait intéresser à la fois les Marocains du monde et les touristes qui préfèrent l’art culinaire marocain.
Le deuxième label concerne tout ce qui est ‘’Bio’’ et qui est devenu comme une mode de consommation aujourd’hui.
Le troisième label ‘’Nature’’, a-t-il dit, permet de valoriser une grande partie des produits marocains émanant principalement des coopératives et des TPE. Ce label a aussi une dimension sociale ‘’très importante’’.■