C’est un nouveau chapitre qui s’écrit dans l’histoire des relations entre le Maroc et l’Espagne. Les deux pays se disent prêts à aborder l’avenir de leur partenariat économique avec une ambition décuplée.
La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), la Confederación española de organizaciones empresariales (CEOE) et le Conseil économique Maroc-Espagne (CEMAES) ont organisé, le 1er février à Rabat, un Forum économique Maroc-Espagne, en marge de la rencontre de haut niveau (RHN) Maroc-Espagne.
Ce forum qui vise à promouvoir de nouveaux partenariats économiques entre les entreprises marocaines et espagnoles et à accélérer la cadence de l’investissement et du co-investissement dans les secteurs prioritaires, a connu la participation, en clôture, du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et du Président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.
A cette occasion, Pedro Sanchez a mis en avant l’importance accordée par son pays aux relations avec le Maroc, soulignant que les deux Royaumes partagent l’ambition d’aller vers l’avant dans cette nouvelle étape, notamment avec la signature de 24 accords en marge de cette RHN.
Lesdits accords auront pour objectifs de faciliter les investissements espagnols au Maroc et à consolider, entre autres, la coopération policière, éducative et culturelle.
«Ce nouveau partenariat économique permettra ainsi aux entreprises marocaines et espagnoles d'être plus prospères. En effet, la signature d'un nouveau protocole de financement de 800 millions d'euros (M€) permettra le financement de nouveaux projets d'intérêt commun réalisés par des entreprises espagnoles au Maroc», a-t-il affirmé. Et de rappeler que l'Espagne est le troisième principal investisseur au Maroc, estimant que le volet juridique se veut un outil clé pour renforcer les liens économiques entre les deux pays.
Pour sa part, Aziz Akhannouch a souligné que la solidité de la relation Maroc-Espagne s’alimente de la dynamique positive que connaissent nos échanges commerciaux.
«L'Espagne est aujourd'hui le premier partenaire commercial du Maroc, sur les importations comme les exportations. Le Maroc est le 3ème partenaire commercial de l'Espagne en dehors de l'Union Européenne, après la Chine et les Etats-Unis et la 1ère destination des exportations espagnoles en Afrique et dans le monde arabe», a-t-il expliqué.
Et de poursuivre: «Mieux, cette dynamique est en constante progression. Nos échanges commerciaux ont atteint 17 milliards d’euros en 2021. Sur les 9 premiers mois de 2022, ils étaient en hausse de plus de 21%».
Le champ des opportunités à saisir par les entreprises marocaines et espagnoles est large notamment dans des domaines, tels que l’eau, l’énergie, l’environnement, l’industrie, les infrastructures, le transport, la logistique, etc.
De son côté, Chakib Alj, président de la CGEM, a indiqué que 17.000 entreprises espagnoles ont des relations commerciales avec le Maroc et presque 800 y sont établies. Il a noté, par ailleurs, que la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales, dont nous sommes actuellement témoins, est en effet, une réelle piste de croissance pour nos pays respectifs. «D'autant plus que nos complémentarités économiques et notre proximité nous permettent de construire de vrais écosystèmes industriels intégrés, durables et innovants, dans des secteurs stratégiques comme l'automobile, l'aéronautique, l’industrie pharmaceutique ou encore le textile», a-t-il poursuivi.
Cette RHN a été l’occasion de discuter de la question «Comment les entreprises marocaines et espagnoles peuvent-elles saisir ensemble les opportunités que présente la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales ?» et de «La transition énergétique, l’environnement et l’économie circulaire, secteurs clés du partenariat économique Maroc-Espagne».
Tous les intervenants provenant de la terre ibérique se sont accordés sur le fait que la Maroc jouit d’une stabilité économique et politique qui le rend plus attractif aux yeux des investisseurs.
Parallèlement, le vice-président du CEOE, Miguel Garrido, a indiqué que l'économie marocaine dispose d'un potentiel important, dû essentiellement à la stabilité politique.
Il a également affirmé que le Maroc est un partenaire clé pour l'Espagne, et constitue une porte d'entrée vers l'Afrique.