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Réouverture des frontières: «Les procédures sont adaptées à la situation actuelle»

Réouverture des frontières: «Les procédures sont adaptées à la situation actuelle»

Les citoyens marocains poussent un ouf de soulagement, après la décision gouvernementale de rouvrir les frontières le 7 février.

Entretien avec le Pr Said Motaouakkil, membre du Comité scientifique et technique national et président honoraire de la Société marocaine des sciences médicales.

 

Propos recueillis par Ibtissam Z.

 

Finances News Hebdo : Les autorités marocaines ont tranché en faveur de l’ouverture des frontières. Quelles étaient les recommandations du Comité scientifique et technique national pour encourager cette décision ? 

Pr Said Motaouakkil : L'ouverture des frontières a été prise par les autorités compétentes en raison de l'analyse de la situation épidémiologique au Maroc et ailleurs. Cette situation nous a montré que nous étions en phase de décroissance de la vague marquée par la prédominance du variant Omicron dans plus de 95% des cas. Ce variant était de transmission communautaire au Maroc, et il n'y avait aucun risque qui pouvait venir de l'extérieur dans la mesure où il n'y avait pas de risque d’avoir d'autres variants menaçants en circulation dans le monde. Cette décision de réouverture des frontières a pris en compte bien sûr les recommandations du comité scientifique et d'autres considérations extra scientifiques.

 

F.N.H. : Certes, la situation épidémiologique au Maroc tend à s'améliorer, mais la vigilance reste de mise. D’une manière générale, que conseilleriez-vous aux citoyens ? 

Pr S.M. : En effet, la situation épidémiologique au Maroc s'améliore, mais cette amélioration doit être consolidée par le respect des mesures barrières classiques, le maintien de la vaccination et, surtout, l'administration de la 3ème dose, le traitement rapide des cas COVID19 selon le protocole national et l'adoption d'un mode de vie sain. Si la vaccination contre la maladie connaît des contraintes liées essentiellement au phénomène d'échappement vaccinal et à la durée courte de l'immunité conférée par les vaccins, l'administration de la 3ème dose après un délai de 4 mois restaure cependant cette immunité. L'analyse des données nationales a montré que plus de 83% des décès observés pendant cette vague d’Omicron ont été enregistrés chez les non complètement vaccinés, d'un âge supérieur à 65 ans avec comme facteurs de risque le diabète, l'hypertension et l'obésité.

 

F.N.H. : Quel protocole sanitaire faudrait-il mettre en place pour faciliter au mieux l’accès au territoire national ?

Pr S.M. : La réouverture des frontières est encadrée. Les procédures sont adaptées à la situation actuelle pour minimiser les risques. (voir pages 12 à 14). En effet, la réouverture intervient dans un contexte où la situation épidémique s’améliore progressivement. Le nouveau variant Omicron est caractérisé par sa forte contagiosité. Certes, il est moins virulent que le Delta, mais il a fait énormément de victimes. La vigilance est donc de mise, car nous ne sommes pas à l’abri d’autres mutations. Le Maroc entend faciliter la tâche aux citoyens, tout en gardant à l’esprit que le risque existe toujours. Il faut savoir vivre avec la Covid-19, car elle est là, et pour l’instant il faut s’adapter à cette nouvelle situation. L’ouverture des frontières est une initiative à caractère social pour donner un coup de pouce à notre économie et permettre à plusieurs secteurs de retrouver leurs activités. Mais gare au relâchement ! C’est pour cette raison qu’un protocole sanitaire sera établi pour justement réguler les entrées et sorties.

 

F.N.H. : Quel commentaire faites-vous sur le déroulé de la Campagne nationale de vaccination jusqu'à présent ?

Pr S.M. : La vaccination connaît un certain ralentissement, surtout pour la troisième dose. L'afflux reste en deçà des objectifs fixés. La vaccination a souffert des doutes, de la campagne anti-vaccination et d'une certaine lassitude des populations, malgré le fait que des études scientifiques sérieuses aient montré que la vaccination a permis de contrôler grandement la pandémie et a réduit ses conséquences sanitaires en termes de morbidité et de mortalité. Le bilan de l’épidémie fait état, ce 2 février 2022, de 3.051 nouveaux cas enregistrés durant ces dernières 24 heures au Maroc, portant le total des contaminations à 1.138.847. Le nombre de décès est de 29. Les personnes rétablies sont de 4.229 aujourd'hui, soit un cumul de 1.087.706 patients guéris. 24.667.031 personnes sont vaccinées, dont 23.090.787 sujets ayant reçu leur deuxième dose et 4.578.367 doses de rappel ont été injectées. Les cas sévères ou critiques ont atteint 725, dont 25 intubés et 246 sous respiration artificielle.  Le taux d'occupation des lits Covid-19 s'établit à 13,8%. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas négliger ce point important qui est la vaccination. Effectivement, le potentiel de pouvoir disposer de stocks de vaccins est renforcé par la dernière livraison de vaccins Pfizer. Le Maroc est bien armé pour faire face, à l'avenir, à tout risque causé par la maladie, dans la mesure où Sa Majesté le Roi a lancé la nouvelle plateforme de production de vaccins à Benslimane. 

 

 

 

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