Dans le prolongement des efforts engagés par le Royaume pour refonder son modèle agricole à l’horizon 2030, la Fédération interprofessionnelle des oléagineux (FOLEA) a officialisé, au Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM), deux conventions stratégiques pour relancer et structurer la filière oléagineuse.
Ces signatures, conclues avec l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et la société ASNAF, s’inscrivent dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020–2030, qui fait de la résilience climatique, de la performance productive et du renforcement de l’amont agricole des priorités nationales.
À travers ces partenariats, la FOLEA affirme son rôle d’interface entre politique publique et action de terrain, en contribuant activement à l’atteinte des objectifs du contrat-programme, qui prévoit notamment, de relancer la trituration nationale et de renforcer la compétitivité de l’ensemble de la filière.
La première convention, conclue avec l’INRA en présence d’Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, vise à accélérer l’adaptation génétique des cultures de colza et de tournesol aux contraintes agro-climatiques marocaines. L’accord encadre un programme de recherche appliquée autour de la sélection variétale, de l’expérimentation en conditions réelles et du transfert de connaissances vers les producteurs. Il prévoit également la tenue de journées techniques, la diffusion de guides de bonnes pratiques et la mise en réseau d’expertises agronomiques à l’échelle nationale. Dans un contexte de raréfaction de l’eau et d’épuisement des sols dans les zones bour, cette convention constitue une réponse directe aux défis du terrain.
Mohamed El Baraka, Président de la FOLEA, a rappelé que « le développement de la filière oléagineuse marocaine n’est pas simplement un projet économique, mais un impératif stratégique pour réduire notre dépendance aux importations et sécuriser notre souveraineté alimentaire, avec pour ambition de couvrir 15 % des besoins nationaux en huiles végétales d’ici 2030 ».
Et d’ajouter : « L’intégration des cultures oléagineuses comme le colza et le tournesol dans les rotations agricoles est une solution gagnante : elle renforce la résilience des sols, dynamise les régions rurales et crée une chaîne de valeur compétitive ».
La deuxième convention, signée avec ASNAF, entreprise spécialisée dans la production et la distribution de semences, renforce quant à elle l’accès à des semences lignées performantes, adaptées et économiquement accessibles. Ce partenariat prévoit le déploiement de parcelles de démonstration, des circuits de distribution optimisés et des actions de formation ciblées. L’objectif : garantir, dès le lancement de chaque campagne, une disponibilité variétale fiable, au plus près des besoins des producteurs, pour soutenir la rentabilité et limiter les risques.
Dans ce même élan, la FOLEA a organisé à l’espace COMADER du SIAM, une table ronde intitulée « Servir la Terre : au cœur du développement de filières oléagineuses résilientes » en partenariat avec Lesieur Cristal, acteur agro-industriel engagé de l’amont à l’aval dans le développement de la filière.
Cette rencontre fut l’occasion de rassembler un panel de haut niveau composé de : Mohamed El Baraka (FOLEA), Abdelghani Nabloussi (INRA), Laurent Laskri (Lesieur Cristal) et Guénaël Le Guilloux, directeur Agropol.
Les discussions ont mis en avant plusieurs actions : améliorer la disponibilité des semences via des partenariats public-privé, relancer une production organisée et rémunératrice, créer un centre technique régional d'expérimentation avec le soutien d’Avril et d’Agropol, et renforcer la formation sur le terrain.
A cette occasion, Laurent Laskri, Directeur de l’amont agricole et de la trituration au sein de Lesieur Cristal, a rappelé « Notre table ronde a été l’occasion de mettre en lumière nos engagements en matière de responsabilité sociétale. Aujourd’hui, notre raison d’être s’inscrit pleinement dans la célébration de la Journée de la Terre, et il nous paraissait essentiel de prendre la parole pour illustrer concrètement comment nous agissons en cohérence avec cette vocation : servir la Terre. Nous avons ainsi pu présenter l’ensemble des actions que nous menons au niveau de l’amont agricole, ainsi que les partenariats que nous développons pour construire une agriculture résiliente, responsable et durable », conclut-il.
Malgré les incertitudes liées au climat, à l’eau ou aux marchés, les fondations sont posées pour une transformation profonde, fondée sur la science, la coopération et l'engagement territorial.