Aujourd’hui, au regard de la situation de belligérance qui prévaut, il ne fait aucun doute que l'Ukraine, est dans l’incapacité d’exporter vers le Maroc une quelconque céréale ou de l’huile de tournesol.
La Covid-19 a montré la nécessité impérieuse pour le Maroc de garantir sa souveraineté sanitaire, industrielle voire alimentaire, en raison de la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales.
La guerre qui se déroule actuellement en Ukraine après l’offensive des troupes russes, rappelle une fois de plus l’urgence pour le Maroc de mettre sur pied des mécanismes efficaces allant dans le sens d’une réelle souveraineté alimentaire.
Pour 2021/2022, le scénario établi avant la guerre actuelle qui fait les choux gras des médias nationaux et internationaux, donnait comme principaux fournisseurs du Royaume, la France, l’Ukraine et la Russie pour le blé tendre et le Canada pour le blé dur. Or, l’affrontement armé qui oppose la Russie à l’Ukraine rebat les cartes. Une nouvelle donne qui est d’ailleurs confortée par l’inflation des prix de la tonne de blé. Cette dernière a atteint 344 dollars sur Euronext, son plus haut niveau historique, avant de redescendre vers les 320 euros. Le maïs a aussi vu son cours flamber, grimpant jusqu'à 304 euros la tonne.
Cette surchauffe des prix des céréales sur le marché international reflète les inquiétudes fondées d’une baisse de l’offre en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces deux pays représentent 29% des exportations mondiales de blé (17% pour la Russie, 12% pour l'Ukraine). L'Ukraine, quant à elle, représente la moitié de l'huile de tournesol exportée à l’échelle mondiale.
Aujourd’hui, au regard de la situation de belligérance qui prévaut, il ne fait aucun doute que le pays peuplé de plus de 44 millions d’habitants, est dans l’incapacité d’exporter vers le Maroc une quelconque céréale ou de l’huile de tournesol. La menace de l’exclusion de la Russie du réseau Swift, une fois mise à exécution, rendra difficiles les exportations russes de céréales vers le Maroc.
L’instabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales, couplée à la surchauffe des prix des produits alimentaires sur le marché international, commande de la part de l’Etat marocain la mise sur pied d’une stratégie garantissant la souveraineté alimentaire du pays.
Faudrait-il le rappeler, en dépit des multiples politiques agricoles, le taux de dépendance du Maroc pour les importations d’huile végétale tournerait autour de 80%. Il en est de même pour le maïs. Le taux d’autosuffisance pour le blé tendre oscillerait selon les résultats de la campagne agricole entre 55 et 80%.
M.D