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Algérie: Un pass pour l’absurdité diplomatique

Algérie: Un pass pour l’absurdité diplomatique

Après la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc, après la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, après la fermeture de son espace aérien à tous les avions marocains, mesures unilatérales toutes prises en 2021, l’Algérie a trouvé une nouvelle façon d’envenimer ses relations avec le Royaume. Cette fois, c’est une mesure administrative qui fait parler d’elle : les détenteurs de passeports marocains devront désormais se munir de visas pour entrer en Algérie. Comment le pouvoir algérien justifie-t-il cette décision ?

«Profitant du régime d’exemption des visas, malheureusement, le Royaume du Maroc s’est livré à diverses actions attentatoires à la stabilité de l’Algérie et à sa sécurité nationale, avec l’organisation à grande échelle de réseaux de crime organisé, de trafic de drogue et d’êtres humains, de contrebande, d’immigration clandestine et d’actes d’espionnage, ainsi que le déploiement d’agents de renseignements sionistes, détenteurs de passeports marocains, pour accéder librement au territoire national», accuse le ministère des Affaires étrangères, dans un communiqué rendu public le 26 septembre.

L’Algérie a beau avancer comme arguties des raisons sécuritaires, il est difficile de ne pas y voir un nouvel épisode dans sa haine viscérale envers le Royaume. Un coup de plus porté à une relation déjà mal en point, qui titube d’une crise à l’autre, oscillant entre provocations politiques et éclats médiatiques du régime algérien. Depuis que les frontières terrestres entre le Maroc et l’Algérie ont été fermées en 1994, les deux voisins ne se regardent plus que par-dessus des barbelés diplomatiques. Mais, comme nous le soulignions il y a une quinzaine de jours, l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune au pouvoir a exacerbé les tensions entre Alger et Rabat.

«Ses discours sont truffés d'accusations et de théories du complot, peignant le Maroc comme l'antagoniste de service dans un jeu politique où l'Algérie serait perpétuellement la victime», écrivait-on. Ce que confirme, encore une fois, le communiqué de la diplomatie algérienne. Décidément, l’Algérie semble avoir une imagination débordante lorsqu’il s’agit de justifier l’injustifiable. Mais le visa est plus qu’une simple barrière physique : c’est une façon de cristalliser une vision politique et idéologique. Alors que le Royaume cherche à renforcer ses partenariats internationaux et son intégration économique régionale, l’Algérie s’enferme dans une posture isolationniste.

Cette décision sur les visas n’est donc qu’un autre écho d’une volonté de repli, sous le fallacieux couvert de sécurité et de souveraineté nationale. Bien sûr, au-delà des ramifications diplomatiques, cette décision a des répercussions concrètes sur les gens ordinaires. La fermeture de la frontière terrestre avait déjà créé un fossé entre les deux peuples, partageant pourtant une histoire, une culture et souvent des familles. Ce visa vient ajouter une couche supplémentaire de bureaucratie à un contexte où les échanges sont déjà difficiles. Un mur de plus donc dans un labyrinthe de démarches administratives et de restrictions qui complique encore davantage les relations bilatérales.

Finalement, cette décision de l’Algérie d’imposer le visa aux Marocains est symptomatique de la paranoïa d’un régime qui multiplie les gestes de défiance unilatéraux, annihilant ainsi toute velléité d’apaisement et de rapprochement. Car chaque nouvelle mesure de ce type est une façon d’ancrer encore plus cette fracture dans les mentalités, tant au niveau gouvernemental que populaire. Et visiblement, c’est ce que veulent Tebboune et son cercle. Parce qu’à plusieurs reprises, le Maroc, par la voix du Roi Mohammed VI, a tendu la main à l’Algérie pour une normalisation des relations, prônant le dialogue et la coopération.

Sans suite. Alors, face à cette nouvelle escalade, une question se pose : quelle sera la réponse du Maroc ? Instaurer à son tour un visa pour les Algériens serait perçue comme une légitime réciprocité dans le monde diplomatique, mais aussi comme une confirmation que l’engrenage des tensions est bel et bien enclenché. Le Royaume va-t-il, au contraire, ignorer cette décision et continuer à jouer la carte de l’ouverture, tout en espérant que le vent finira par tourner ? Jusqu'à quand la patience diplomatique marocaine pourra-t-elle tenir face à une Algérie qui semble se complaire dans la défiance ? On le saura très bientôt. 

 

Par D. William

 

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