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Algérie : L’usine à chocs… et à échecs diplomatiques

Algérie : L’usine à chocs… et à échecs diplomatiques

Au lendemain de la victoire diplomatique du Maroc à l’ONU, Alger se réveille groggy : les mines sont fermées, les visages crispés, et les communiqués sentent la désillusion, typique d’une mâtinée de déni, d’un pouvoir pris à contre-temps de l’histoire. Récit d’un échec que même la rhétorique révolutionnaire ne parvient plus à maquiller.

Toujours drapé dans son costume tiers-mondiste, le régime algérien continue de rêver de se voir une forteresse du droit et voix des peuples opprimés. Mais à force de rejouer le même rôle, il s’est transformé en une véritable usine à chocs et échecs diplomatiques, où la nostalgie révolutionnaire tourne en boucle comme un vieux vinyle rayé.

En effet, à chaque fois que le Conseil de sécurité se réunit, Alger semble rejouer la même scène : indignation en première partie, abstention en deuxième, déni en troisième, avant un retour brutal à la réalité, le temps de préparer la prochaine déception. C’est décidément une tragédie diplomatique en plusieurs actes, mais sans public conquis. Le monde applaudit ailleurs, du côté du réalisme marocain.

Car depuis que le Royaume a mis sur la table le plan d’autonomie en 2007, l’Algérie et son protégé, le polisario, s’accrochent à leur slogan préféré : “le référendum ou rien”. Le problème, c’est qu’entre-temps, le monde, lui, a tourné la page et choisi “autonomie et stabilité”. Mais à Alger, on s’accroche encore au passé comme à une bouée idéologique, incapable d’admettre que la marée a changé de sens.

Force est de constater que le dernier vote à l’ONU a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel déjà chargé : onze voix pour, zéro contre, trois abstentions, et une Algérie médusée. Le texte parle d’“autonomie” sous souveraineté marocaine, de “solution réaliste et durable”.  

Dans les coulisses, la confusion n’est pas moindre. Les diplomates algériens, à commencer par le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, Amar Bendjama, semblent épuisés, passant leur temps à “ne pas participer” aux votes. Une stratégie inédite dans l’histoire des relations internationales, sorte de boycott passif-agressif devenu spécialité maison.

Ironie du sort : cette résolution historique intervient alors même que l’Algérie siège au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent. Une présence censée renforcer sa voix, mais qui, au final, n’aura servi qu’à rendre son silence plus assourdissant.

Pendant ce temps à Rabat…

Le Maroc avance, calme et méthodique, avec un plan clair. Celui de la diplomatie économique, d’investissements massifs, du développement accéléré des provinces du Sud, d’ouvertures de consulats à Dakhla et Laâyoune. Bref, la méthode parle d’elle-même.

Et quand le Roi Mohammed VI évoque “l’avant et l’après 31 octobre 2025”, ce n’est pas une formule, mais un marqueur d’époque.

Au même moment, à Alger, on en est encore à rédiger le prochain “communiqué furibond”, probablement le seul secteur où la production reste vraiment soutenue.

Résultats: la diplomatie algérienne rappelle aujourd’hui une vieille machine à écrire qui fait du bruit, tape fort, mais n’imprime plus grand-chose. Ses partenaires traditionnels changent de ton, ses arguments datent, et ses ambitions continentales s’évaporent entre deux crises ministérielles.

 

Dossier du Sahara. Chronologie des coups successifs encaissés par le régime algérien

Parce qu’à force de parler de “résistance diplomatique”, il fallait bien dresser la liste des séismes successifs qui ont ébranlé le fameux “front du refus” depuis au moins 2020. Voici donc, en quelques épisodes, le feuilleton géopolitique : “Chocs et désillusions à Alger”. Une liste non exhaustive bien sûr, car bien d’autres pays africains, arabes et anciens “copains” d’Alger ont, eux aussi, fini par soutenir le plan d’autonomie marocain ou reconnaître la souveraineté du Royaume sur le Sahara.


10 décembre 2020 : États-Unis
Donald Trump signe une proclamation présidentielle reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara. C’est le tremblement de terre de la décennie : la première puissance mondiale valide la position marocaine. À Alger, on découvre qu’un tweet peut être plus dévastateur qu’un char d’assaut. Le régime algérien dénonce une décision “illégale”, pendant que le Polisario menace de “reprendre la lutte armée” qu’il n’avait jamais vraiment commencée.

19 mars 2022 : Espagne
Madrid, jadis “neutre”, déclare que le plan d’autonomie marocain est “la base la plus sérieuse, réaliste et crédible”. L’Algérie rappelle son ambassadeur, suspend le traité d’amitié, coupe les ponts commerciaux… Bref, tout ce qu’on fait quand on ne sait plus quoi faire. Le choc est fort et symbolique.

25-30 juillet 2024 : France
Et puis, l’onde de choc hexagonale. Paris rejoint le duo Washington-Madrid.
 La France considère désormais le plan marocain comme “la solution de référence sous souveraineté marocaine”. Alger parle de “grave atteinte”, rappelle ses diplomates et convoque les fantômes du traité d’Évian pour se consoler. Un désaveu majeur.

1er juin 2025 : Royaume-Uni
Londres, en bon pragmatique, appuie publiquement le plan d’autonomie marocain, “le plus crédible et le plus viable”. Chez le voisin de l’Est, la presse officielle dénonce une “campagne internationale orchestrée par Rabat”. Peut-être, mais une campagne qui, visiblement, recrute bien.

31 octobre 2025 : Conseil de sécurité de l’ONU
Et pour finir, le coup de massue. Le Conseil de sécurité adopte, sans suspense, une résolution historique qui consacre le plan d’autonomie du Maroc : 11 voix pour, 3 abstentions et une chaise vide. Washington parraine, Paris applaudit, Londres suit, et derrière, l’alignement est quasi général, de Séoul à Panama, en passant par Freetown et Athènes. L’Algérie, elle, ne participe pas au vote. Elle espérait un veto russe ou chinois, mais personne n’a bougé. 

 

C’est la fin d’un cycle et le début d’une longue gueule de bois diplomatique. Clap de fin !

Morale du récit : entre une diplomatie de construction et une diplomatie de réaction, l’histoire a choisi son camp. Et, comme toujours, ce n’est pas celui qui crie le plus fort qui gagne.

 

Y. Seddik

 

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