Comme Al Hoceima il y a un certain temps, Jerada se mange maintenant à toutes les sauces. A l’heure actuelle, un politique qui ne parle pas Jerada n’est pas «in». Les événements qui s’y sont déroulés ces dernières semaines (laquotidienne.fnh.ma) ont ainsi permis à certains ministres de se mettre sous les feux des projecteurs.
Et ils deviennent particulièrement diserts… pour mettre en orbite les réalisations ou chantiers en cours. C’est le cas notamment de Aziz Rabbah, le ministre de l'Energie, des Mines et du Développement durable. Depuis une semaine, il semble en effet très prompt à parler de Jerada.
Après s’y être rendu il y a près d’une dizaine de jours pour rencontrer, entre autres, les présidents et membres des conseils élus et des représentants des partis politiques, il s’est épanché, lundi dernier, au Parlement, sur les actions que son département mène :
• parachèvement du dossier social des anciens employés des mines de charbon du Maroc;
• poursuite de l’investissement en matière d’énergie dans la province;
• réalisation d’une nouvelle station pour la production d’électricité;
• renforcement du contrôle des licences d’exploitation, élaboration d’études pour sécuriser les anciens sites miniers, conclusion de contrats avec un bureau d’études pour la réalisation d’un diagnostic de l'ensemble des puits de charbon à Jerada;
• fermeture de puits non exploités pour éviter tout danger…
Il y a quand même un constat consternant et révélateur du laxisme du gouvernement : c’est 17 ans après la fermeture des mines de Jerada, qui a mis au chômage plus de 7.000 mineurs, et le ras-le-bol exprimé par les habitants sur leurs conditions sociales, qu’il a bien daigné jeté un regard nouveau sur cette province sinistrée.
Clairement, c’est parce que le gouvernement est au pied du mur que Jerada est aujourd’hui une priorité. Surtout, il craint la colère royale, eu égard aux sanctions qui ont découlé de la gestion catastrophique du dossier Al Hoceima. Et c’est cela qui est déplorable : il fallait réagir bien avant.■
D. W.