Le Bureau Exécutif du Mouvement Damir, réuni le mercredi 17 septembre 2025, a examiné et débattu des questions qui intéressent au premier plan les citoyens Marocains, tant au niveau de l’actualité nationale qu’internationale.
Le Bureau Exécutif du Mouvement Damir porte à la connaissance de l’opinion publique ce qui suit :
1. Campagnes médiatiques malveillantes visant les institutions du Royaume
Tout en réaffirmant son attachement à la liberté de la presse et au respect de l’autonomie des lignes éditoriales, le Mouvement Damir condamne les campagnes hostiles et vénéneuses émanant d’une certaine presse étrangère, qui s’attaquent aux institutions de souveraineté du Maroc. Fondées sur des partis pris idéologiques, des amalgames grossiers, des informations erronées et des sources non vérifiées, ces pratiques malveillantes relèvent davantage de la tentative de déstabilisation que de l’information du public dans le cadre de l’exercice responsable du métier de journalisme.
2. Garantir la transparence et la confiance dans les déclarations officielles
Dans une démocratie, il est essentiel de garantir la transparence et la loyauté de la communication gouvernementale. Ces deux conditions sont cardinales pour informer en responsabilité les citoyens sur l’efficience des politiques publiques et le bilan réel de l’action de l’Exécutif. Le droit d’accès des citoyens à l’information, une information juste et vraie, est un moyen privilégié pour renforcer leur confiance dans les institutions et, finalement, pour les inciter à participer à la vie démocratique de la Nation.
Au lieu d’avoir été un moment privilégié pour le dialogue démocratique et la reddition des comptes, la dernière interview accordée par le Chef de gouvernement aux deux chaînes de télévision nationale a été l’occasion de proférer des affirmations contraires à la réalité et de véhiculer des contrevérités trompeuses pour l’opinion publique. Nombreuses sont les fables qui ont été comptées lors de cette émission, tandis que les deux journalistes animateurs de l’interview ont été dans l’incapacité de les rectifier, ou du moins de les questionner : problématique du conflit d'intérêts et plus spécialement dans le secteur des hydrocarbures et de l’eau, propositions de loi relatives au transfert des actifs de la raffinerie La Samir à l'État et au plafonnement des prix des hydrocarbures, moralisation de la vie publique, création nette d'emplois (91.000 emplois nets créés depuis 2022 et non pas les 600.000 prétendument réalisés), taux de croissance, année de référence pour le gouvernement (2021 et non 2020), déficit budgétaire (sans prise en compte des financements innovants), endettement public (et non du Trésor public), déficit de la balance commerciale (plus de 300 milliards DH), évaluation du plan Maroc Vert, politique d'industrialisation du pays, 13 milliards de dirhams offerts aux importateurs de viandes rouges, non-respect des clauses du CPS dans l'attribution du marché de l'unité de dessalement de Casablanca, etc.
Le Mouvement Damir appelle le Chef de gouvernement à rendre publics les éléments factuels et les sources des données en appui de ses affirmations, et à répondre aux questions intéressant légitimement l’opinion publique avec transparence, responsabilité et sens de l’éthique. L'accès à une information loyale est un droit non négociable pour les Marocains. L'organisation d'un débat contradictoire entre les représentants de la majorité gouvernementale et ceux de l'opposition, est une obligation pour les médias nationaux. À défaut, nous serions dans une parodie de démocratie où le citoyen serait, encore une fois, la victime des comportements scandaleux d'une certaine classe politique et d’une presse orientée.
3. Réforme de l’enseignement supérieur : la nécessité de dialoguer avec les parties prenantes
Le Mouvement Damir considère qu’après plus de vingt années d’application de la dernière loi en vigueur (loi n°01.00), il est nécessaire d’engager une réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique afin d’accompagner les évolutions académiques, scientifiques, sociales et économiques. Toutefois, le projet de loi n° 59.24 tel que préparé par le gouvernement suscite de grandes inquiétudes et un profond malaise : démarche unilatérale du ministère de tutelle et absence de concertation avec les principaux acteurs (enseignants, étudiants et syndicats) ; remise en cause du rôle des représentations étudiantes dans la vie universitaire ; défis à la gouvernance des universités en raison du chevauchement des responsabilités, de la répartition confuse des prérogatives et du faible niveau de coordination institutionnelle ; fragilisation de l’autonomie administrative et pédagogique de l’université à travers le recours excessif aux nominations directes et constitution de conseils consultatifs dont la mission n’est qu’illusoire ; risques de marchandisation implicite du service public et remise en cause du principe d’égalité des chances et de gratuité de l’université publique ; orientations extrêmement favorables à la privatisation de l’enseignement supérieur et à la montée en puissance des établissements privés à but lucratif ; aggravation des inégalités sociales et spatiales.
Ces orientations libérales menacent l’existence de l’université publique marocaine. Le Mouvement Damir appelle donc à revoir ce texte de fond en comble, dans le cadre d’un dialogue national sérieux et inclusif, impliquant l’ensemble des parties prenantes et garantissant les conditions d’une réforme à la fois ambitieuse et équitable.
4. Mise en œuvre défaillante du chantier de la protection sociale
Au-delà des difficultés déjà connues en matière d’universalité et de soutenabilité, le Mouvement Damir exprime sa profonde inquiétude face à la dégradation des soins dans les hôpitaux publics, mise en évidence par les protestations citoyennes dans plusieurs villes du pays (Agadir, Taounate, Nador, etc.). Ces mobilisations révèlent l’écart criant entre les annonces officielles et la réalité des patients confrontés à des services défaillants, à des équipements absents ou non fonctionnels, et à l’absentéisme de certains spécialistes attirés par le secteur privé.
Le Mouvement Damir alerte le gouvernement sur les menaces qui pèsent sur le chantier royal de généralisation de la protection sociale, dont la santé publique est un pilier essentiel. Il rappelle que ce chantier ne peut se réduire à de simples transferts monétaires ni à des discours creux, et appelle à une gouvernance responsable et transparente, assortie de mécanismes de reddition des comptes et de ressources adaptées aux ambitions affichées.
5. Liberté de conscience et de croyance comme droit fondamental
Le Mouvement Damir rappelle la centralité des droits de l’Homme, ainsi que l’importance fondamentale des libertés collectives et individuelles, qui constituent les piliers de toute société démocratique. Il considère qu’il est nécessaire de garantir la liberté d’expression des opinions et des convictions personnelles, ainsi que la liberté de conscience et de croyance, dans le respect de la loi et des sensibilités de la communauté nationale. Le Mouvement Damir appelle à un dialogue ouvert et constructif, fondé sur le respect des droits et des libertés fondamentales et sur le respect des personnes. Il suggère de mettre en place des espaces de débat socio-théologique, qui constitueraient un cadre apaisé et serein permettant de faire avancer le débat sur des questions sociétales, auxquels devraient participer des représentants des instances religieuses, des acteurs concernés de la société civile, des universitaires et des experts.
6. Initiative du Mouvement Damir pour renforcer la transparence du processus électoral de 2026
Le Mouvement Damir rappelle avoir sollicité en août une entrevue avec le Ministre de l’Intérieur pour présenter ses propositions en vue des élections législatives de 2026, conformément aux orientations royales relatives à la préparation de ces échéances « dans le cadre de larges consultations politiques avec les différents acteurs ».
Restée sans réponse à ce jour, cette démarche visait à contribuer à garantir des élections libres, transparentes et crédibles, à consolider la légitimité de nos institutions électives et à renforcer la confiance des citoyens dans le processus électoral.
Le Mouvement Damir souligne la responsabilité du gouvernement d’assurer un cadre démocratique inclusif et annonce la présentation prochaine aux citoyennes et citoyens d’un mémorandum détaillé exposant sa vision d’un Nouveau modèle politique dans le cadre des constances de la nation. Cette vision sera exposée dans un mémorandum détaillé, qui précisera les principes fondateurs, les orientations générales, les réformes structurantes ainsi que les dispositions opérationnelles de ce Nouveau modèle politique.
7. Intensification de la guerre génocidaire contre le peuple palestinien
Le Mouvement Damir exprime sa consternation face à la tragédie humanitaire en Palestine, en particulier à Gaza, où les civils subissent des souffrances insoutenables. Il dénonce le génocide d’État commis contre le peuple palestinien ainsi que l’attaque israélienne contre le Qatar, en violation flagrante de sa souveraineté et du droit international.
Le Mouvement Damir réaffirme son soutien au peuple palestinien, sa solidarité avec le peuple qatari, et appelle la communauté internationale à agir immédiatement pour un cessez-le-feu, la protection des civils et le respect du droit humanitaire. Il demande en outre à la communauté internationale la rupture des relations avec Israël, la fin des coopérations militaires et économiques, et l’exécution des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale contre ses dirigeants.