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Palestine – Israël : La paix improbable

Palestine – Israël : La paix improbable

Les combats sanglants entre le Hamas et Tsahal s’intensifient à Gaza.

La «solution à deux Etats» s’apparente de plus en plus à une vieille chimère politique.

Toute chance de paix durable entre la Palestine et Israël est en ce moment largement compromise.

 

Par D. William

L’offensive israélienne à Gaza s’intensifie. «L’armée israélienne a attaqué environ trois cents cibles», rapporte lundi Tsahal, qui fait état de plusieurs membres du Hamas tués lors de combats au sol et de frappes aériennes. Ces dernières font de plus en plus de victimes innocentes  : selon le Hamas, pas moins de 8.000 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, et dont près de la moitié sont des enfants depuis le début de la guerre. Cette escalade de violence va forcément entraîner une augmentation significative du nombre de victimes, alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, refuse tout cessez-le-feu.

Points de discorde

Le conflit israélo-palestinien a pris une nouvelle tournure et une dimension autrement plus importante depuis le 7 octobre dernier, quand le Hamas a mené une offensive en territoire israélien. Les violences meurtrières actuelles semblent acter l’enterrement définitif de toute perspective de paix entre Palestiniens et Israéliens, dans ce conflit caractérisé par des décennies de violence, de négociations avortées et d'effusions de sang. Une perspective de paix qui était déjà hypothétique avant ce fameux 7 octobre, eu égard à la politique de colonisation oppressive des territoires palestiniens menée par Israël et aux nombreux points de discorde entre les deux parties.

L'une des principales sources de tension est la délimitation des frontières entre Israël et un futur État palestinien. Les implantations israéliennes en Cisjordanie, considérées illégales par de nombreuses résolutions de l'ONU, attisent les dissensions et nourrissent les troubles. Et ce, d’autant que cette politique d’annexion des territoires palestiniens se fait en toute impunité, entraînant le déplacement forcé de millions de Palestiniens, dont les terres ont été confisquées.

Conséquence  : les négociations de paix israélo-palestiniennes sont au point mort depuis plusieurs années, en raison de la persistance des autorités d'occupation israéliennes dans leurs projets de colonisation de la Cisjordanie et d'Al Qods-Est, en cours depuis 1967. De même, le statut de Jérusalem est un point de discorde majeur. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État, tandis qu'Israël considère Jérusalem dans son ensemble comme sa capitale. Pourtant, aujourd’hui, le maigre espoir d’une paix durable repose sur la solution à deux États, notamment un État palestinien dans les frontières du 4 juin 1967, avec Al Qods-Est comme capitale, vivant côte à côte avec l'État d'Israël. Une solution toujours défendue par le Roi Mohammed VI, président du Comité Al Qods, qui rappelait encore une fois, dans un message adressé en février dernier aux participants à la Conférence de haut niveau sur la protection et le soutien à la ville d'Al Qods tenue au Caire, que «les actions systématiques, menées au grand mépris du droit international et des résolutions onusiennes, ne permettent pas d’instaurer un climat de confiance et elles sapent la possibilité même de parvenir à un règlement durable fondé sur l’existence de deux Etats vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité».

Les accords d'Abraham compromis ?

Bien que les obstacles soient nombreux, des efforts diplomatiques intenses continuaient à être déployés en faveur de la paix. Les accords d’Abraham de 2020, orchestrés par l’ancien président américain Donald Trump, s’inscrivent dans cette optique. Ils ont permis de normaliser les relations entre Israël et plusieurs pays arabes (Emirats Arabes Unis et Bahreïn d’abord, puis Maroc et Soudan), marquant un changement significatif dans la dynamique régionale. Il s’agissait également de renforcer la coopération régionale entre Israël et les pays arabes pour contrer les menaces iraniennes. Surtout, les accords d’Abraham devaient permettre que se concrétise la solution à deux Etats soutenue par la majorité de la communauté internationale. L’on constate cependant qu’ils n’ont pas résolu les problèmes fondamentaux du conflit israélopalestinien.

Comme en témoigne la guerre sanglante entre le Hamas et Israël, poussant la rue arabe à dénoncer vivement la normalisation avec l’Etat hébreu, considérée comme une trahison des droits des Palestiniens. Elle estime que la normalisation devrait être précédée d'un règlement du conflit israélo-palestinien, y compris la création d'un État palestinien indépendant. Les partisans de la normalisation mettent par contre en avant les avantages économiques potentiels, la possibilité d'une coopération régionale accrue et le désir de mettre fin à des décennies de conflit. Convenons-en : l'escalade actuelle de la violence et les désaccords persistants sur des questions telles que les frontières, les colonies et le statut de Jérusalem rendent la perspective de paix difficile. Pour ne pas dire impossible. 

 

 

 

 

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