Le Conseil de la Ligue arabe reste droit dans ses bottes.
Réuni dimanche au Caire en session extraordinaire au niveau des ministres des Affaires étrangères, il a affirmé que les pays arabes qui ont présenté l'Initiative de paix arabe de 2002, fondée sur le droit international, les résolutions de légitimité internationale et le principe de la terre contre la paix "n'accepteront aucun plan ou accord qui soit non conforme à ces références internationales".
Cette déclaration est une réponse cinglante aux pratiques coloniales d’Israël, pays conforté dans l’illégalité par le président américain Donald Trump.
Lequel, rappelons-le, a reconnu en 2017 Jérusalem comme capitale d'Israël, avant d’y transférer l’Ambassade américaine, participant ainsi à attiser le feu dans une région particulièrement secouée par les chouanneries meurtrières.
Le Conseil de la Ligue arabe est pourtant clair : il ne pourrait y avoir une paix globale et permanente au Proche-Orient sans le respect «des droits légitimes du peuple palestinien à l'autodétermination, la création d'un État indépendant et souverain avec Al Qods-Est comme capitale, le droit de retour des réfugiés et la libération des prisonniers».
D’où sa détermination à prendre les mesures nécessaires pour protéger la ville occupée d'Al Qods-Est en tant que capitale de l'État de Palestine et à préserver son identité arabe ainsi que son statut juridique et historique, contre les politiques, plans et pratiques coloniaux israéliens et contre toute décision la reconnaissant comme capitale d'Israël.
C’est pourquoi d’ailleurs le Conseil appelle la communauté internationale à appliquer la résolution 2334 du Conseil de sécurité contre la politique de colonies israélienne et la protection des civils palestiniens.
Les ministres arabes des Affaires étrangères ont aussi mis en garde contre le danger de l'approche israélienne qui adopte des lois racistes légitimant le système de règlement et l'apartheid, privant le peuple palestinien de ses droits et pillant ses terres et ses moyens de subsistance, y compris la loi autorisant le gouvernement d'occupation à voler une partie des recettes fiscales qu'Israël transfère régulièrement à l’Autorité palestinienne en vertu des accords d’Oslo.
Dans ce cadre d’ailleurs, les pays arabes se sont engagés à soutenir le budget de l'État palestinien et à mettre en œuvre la décision du Sommet de Tunis d'activer un filet de sécurité financière de 100 millions de dollars par mois pour aider la Palestine à faire face aux pressions politiques et financières auxquelles elle est confrontée.
Mais malgré les cris d’orfraie lancés par les pays arabes, très peu probable qu’Israël revienne à la raison.
Surtout que ses actions sont cautionnées par un Donald Trump irresponsable.
A noter que le Maroc était représenté à cette réunion par une délégation conduite par la secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mounia Boucetta.■