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Sahara marocain : Le compte à rebours vers la résolution définitive a commencé

Sahara marocain : Le compte à rebours vers la résolution définitive a commencé

Jamais, depuis cinquante ans, le dossier du Sahara n’a semblé aussi proche d’un dénouement définitif. À quelques jours du vote crucial du Conseil de sécurité de l’ONU sur le renouvellement du mandat de la MINURSO, tous les signaux convergent : soutien international renforcé au plan d’autonomie marocain, inflexion du discours russe, dynamique américaine retrouvée sous l’administration Trump, et fébrilité manifeste du Polisario.

António Guterres a-t-il sonné la fin de la partie pour le Polisario ? Dans son rapport annuel au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain, le secrétaire général de l’ONU s’est montré en tout cas insistant.

«La communauté internationale ne peut plus se permettre d’attendre», a-t-il averti dans ce texte qui rappelle les dernières évolutions du dossier.
Le rapport annuel sur le Sahara du Secrétaire général des Nations unies, António Guterres acte une inflexion majeure dans le traitement du dossier.

Il y constate «un regain d’engagement international» pour résoudre la question du Sahara marocain, et appelle à saisir ce moment historique à l’approche du cinquantième anniversaire du conflit.

Dans ce document, Washington, Londres et Paris sont citées parmi les capitales ayant officiellement réaffirmé leur soutien à l’Initiative marocaine d’autonomie comme «seule base crédible et pragmatique» d’une solution politique.

Le texte souligne également la nécessité d’«engager sans délai» des discussions sur la base de ce plan, que les États-Unis se disent désormais prêts à faciliter directement.

La diplomatie onusienne, jusqu’ici prudente, endosse ainsi une orientation claire : mettre fin au conflit 50 ans après son déclenchement. «Cet anniversaire marque non seulement une situation alarmante, mais aussi une opportunité de renouveler l'engagement international pour une résolution accélérée», a-t-il estimé.

Washington, moteur du basculement

Depuis plusieurs semaines, les déclarations américaines s’enchaînent.

Massad Boulos, conseiller spécial du président Donald Trump pour le Moyen-Orient, a confirmé dans une interview à Asharq News l’ouverture prochaine d’un consulat américain dans le Sahara marocain.

Il a réaffirmé que «le président Trump reste fermement attaché à la souveraineté du Maroc sur son Sahara» et que les États-Unis veulent «clore définitivement ce conflit».

Mieux encore, Steve Witkoff, envoyé spécial du président américain, a lâché une phrase qui a fait l’effet d’une bombe diplomatique : «Un accord de paix entre le Maroc et l’Algérie sera signé d’ici soixante jours.»

Derrière cette déclaration, la Maison Blanche affiche sa volonté d’intégrer le dossier du Sahara dans une stratégie régionale de stabilisation du Maghreb, considérée comme complémentaire des accords d’Abraham. La nomination de Duke Buchan comme nouvel ambassadeur américain à Rabat s’inscrit dans cette même logique d’accélération.

Moscou, nouveau maillon du consensus ?

Longtemps prudente, la Russie semble désormais prête à accompagner le Maroc dans sa démarche. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que son pays était disposé à soutenir le plan d’autonomie marocain, estimant qu’«aucune solution ne saurait être imposée sans consentement mutuel».

Cette évolution du discours russe - appuyée par la signature, le 17 octobre, d’un nouvel accord de pêche Maroc-Russie incluant les eaux sahariennes - signale un rapprochement stratégique entre Rabat et Moscou, sur fond de coopération énergétique et maritime.

Dans la pratique, la Russie s’aligne de fait sur la position défendue depuis plusieurs années par la France, les États-Unis et le Royaume-Uni.

Si cette posture se confirme au moment du vote, et qu’aucun veto n’est brandi par Pékin, le projet de résolution américain - qui cite pour la première fois le plan d’autonomie marocain comme seul cadre de négociation - pourrait être adopté à l’unanimité. Ce serait un tournant historique.

Un projet de résolution sans équivoque

Le contenu du projet de résolution qui a fuité dans la presse est sans précédent. Son préambule «prend note du soutien exprimé par les États membres à la Proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc» et affirme explicitement qu’elle constitue «la solution la plus réalisable» au différend.

Plus encore, il salue le leadership du président Trump et appelle les parties à engager des discussions sans délai, les États-Unis se disant prêts à les accueillir. Rappelons que Washington est le ‘Tradition pen holder’ de la résolution.

L’article clé du dispositif demande aux parties de parvenir, avant le 31 janvier 2026, à «une solution politique finale et mutuellement acceptable prévoyant une autonomie véritable au sein de l’État marocain».

Le texte charge également le Secrétaire général de préparer des recommandations sur la transformation ou la cessation de la MINURSO, selon l’issue des négociations.

Autrement dit : si la résolution est adoptée, le mandat de la MINURSO pourrait être le dernier. Le conflit du Sahara serait, pour la première fois depuis 1975, placé sur une trajectoire de clôture.

Le Polisario acculé

Face à cette séquence diplomatique d’une densité inédite, le Polisario multiplie les signes de désarroi.
Dans une lettre adressée à António Guterres, Brahim Ghali propose de «partager les coûts de la paix» et d’«établir des relations stratégiques et mutuellement bénéfiques avec le Royaume du Maroc».

Une formulation ambiguë qui, sous couvert d’ouverture, acte une reconnaissance implicite de son désarroi. Ce repositionnement maladroit révèle la fébrilité du mouvement séparatiste.

Les soutiens traditionnels du Polisario - Algérie, Afrique du Sud, Cuba, Nicaragua - n’ont plus le poids géopolitique nécessaire pour influer sur le Conseil de sécurité.

Une conjoncture favorable à Rabat

Les planètes sont plus que jamais alignées : les États-Unis, la France et le Royaume-Uni soutiennent ouvertement le plan d’autonomie. La Russie s’en rapproche par réalisme diplomatique. La Chine ne manifeste aucune intention de veto. Les Nations unies appellent à saisir ce «moment historique».

Et le Maroc, fort de sa stabilité politique et de son leadership régional, aborde le vote avec confiance et sérénité.

Si le projet de résolution est adopté tel quel, c’est une victoire diplomatique majeure pour le Royaume, qui verrait son initiative d’autonomie consacrée comme seule base légitime de règlement politique. Tous les pays du monde devront s’y plier, y compris l’Algérie.

Cinquante ans après le début du conflit, la dynamique internationale semble converger vers un point de non-retour. Le compte à rebours est lancé.

Par Reda Mouhsine

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