Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a souligné, samedi à Ouagadougou, le rôle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en matière de gestion de la problématique sécuritaire du Sahel.
Intervenant à l’ouverture du Sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO sur la lutte contre le terrorisme, Bourita a affirmé que cette organisation intergouvernementale “est l’espace le mieux adapté pour gérer une approche structurée et mutualisée de la problématique sécuritaire du Sahel”.
Plaidant pour que ce Sommet soit le début d’une véritable “re-mobilisation” au sein et autour de la CEDEAO, le ministre a relevé que les efforts déployés dans la région en matière de lutte contre le terrorisme sont “substantiels”, bien que les réalisations restent “parcellaires”.
“La recette miracle contre le terrorisme reste à trouver. Mais, les bonnes pratiques existent déjà”, a poursuivi Bourita, en passant en revue l’expérience du Royaume en la matière.
“Assécher le terreau du terrorisme, commence par assécher les affluents qui irriguent : précarité, chômage, déficit éducatif … Créer de la richesse, c’est appauvrir le terrorisme et le priver de ses arguments les plus accrocheurs”, a affirmé Bourita.
Face aux défis de la lutte contre le terrorisme, le ministre a indiqué que le Maroc répondra présent à chaque fois que son soutien est utile, notamment en matière de formation des forces de sécurité, d’échange de renseignement et de formation des prédicateurs.
Le Royaume n’a jamais hésité à partager son expérience, avec les pays alliés, frères et amis, a-t-il fait savoir, en affichant la disposition du Maroc à apporter son soutien à la mise en place du Collège de défense du G5 Sahel à Nouakchott.
Par ailleurs, Bourita a indiqué que la présence du Maroc à ce sommet extraordinaire, en partenaire de premier plan de la CEDEAO, se veut une marque de l’excellence des relations d’amitié et de coopération avec l’ensemble des pays de la région.
Ce sommet, qui tombe à point nommé, répond à des attentes concordantes pour une action durable, volontariste et concrète, de même qu’il marque une inflexion dans le traitement de la problématique terroriste dans notre région, a-t-il ajouté.
Bourita a également passé en revue les différents atouts de la région du Sahel, à savoir son capital humain, naturel et immatériel, outre sa position géostratégique centrale.
Il a en revanche souligné que ces atouts font de cette région une cible de choix pour les mouvements terroristes, comme en témoignent les 393 attaques terroristes perpétrées en Afrique de l’Ouest en 2019, contre 109 en Afrique de l’Est et 74 en Afrique Centrale.
Ce diagnostic “placide de la réalité glaçante” des dynamiques terroristes doit interpeller sur sa progression alarmante, mais aussi sur ses causes profondes, qu’elles soient politiques, économiques, sociales ou, on doit le reconnaître aussi, environnementales, a conclu Bourita.
Sur très hautes instructions royales, une délégation composée de Bourita, et du Directeur général d’études et documentation, Mohamed Yassine Mansouri, représente le Souverain aux travaux de cette session.