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Tindouf: Des camps de ouf !

Tindouf: Des camps de ouf !

Au C24, coup de projecteurs sur les camps de Tindouf, dans le Sud-ouest de l’Algérie. Un territoire où le polisario, avec la complicité du régime algérien, s’adonne à un brigandage à grande échelle.

 

Par D. William

Nous l’écrivions tantôt sur ces colonnes : Tindouf est une zone de non-droit, le fief des délinquants et autres brigands du polisario qui, avec la complicité du pouvoir algérien, ne s’imposent aucune limite. Enrôlement d’enfants-soldats, tortures, enlèvements, détentions arbitraires, trafic illégal et vente d’armes, implication des séparatistes dans des actes terroristes dans la région sahélo-saharienne, détournement des aides humanitaires…, tout y passe. Cette situation préoccupante s’est logiquement invitée, le 14 juin courant, à la réunion annuelle du Comité des 24 de l’ONU tenue à New York.

L’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a notamment dénoncé les violations des droits de l’Homme et du droit humanitaire dans ces camps où les milices séparatistes armées du «polisario» s’adonnent à tous les délits et exactions. Premières victimes de ces crimes  : les enfants et les femmes, comme cela a été dénoncé à plusieurs reprises par les ONG internationales. Parallèlement, les séparatistes et les généraux algériens s’en donnent à cœur joie en détournant systématiquement l’aide humanitaire destinée aux populations séquestrées de Tindouf.

S’enrichissant ainsi impunément sur la misère des pauvres, à travers un vaste système de trafic et de vol bien huilé, mis en place avec la complicité du régime algérien. Un système érigé en logique «économique», qui perdure et continue depuis des années, après avoir été officiellement confirmé par le haut-commissariat aux réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) en 2005, puis par le rapport de l’Office anti-fraude de l’Union européenne (OLAF), rendu public en 2015. Par ailleurs, selon Hilale, le PAM a publié en janvier 2023, dans le cadre de l’évaluation du «programme stratégique pays Algérie 2019/2022», un rapport qui dévoile les dysfonctionnements dans la gestion de l’aide humanitaire dans les camps de Tindouf, dont notamment la découverte de produits du PAM sur le marché de pays voisins. Ses propos ont été confirmés par Saad Bennani, pétitionnaire, qui, devant les membres du C24, a précisé que «les témoignages de plusieurs anciens membres du polisario, qui ont fui les camps, ont confirmé que l'aide humanitaire destinée aux populations de Tindouf est détournée».

Selon lui, «ce détournement illégal de l'aide humanitaire est possible, car le pays hôte refuse toujours que le haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés procède au recensement et à l’enregistrement des populations des camps pour connaître leur nombre exact et pouvoir évaluer leurs réels besoins humanitaires conformément au droit international». En effet, depuis plus de 25 ans, l’Algérie refuse mordicus l’enregistrement des populations des camps de Tindouf que le Conseil de sécurité de l'ONU réclame dans toutes ses résolutions depuis 2011, au même titre que le secrétaire général de l’ONU.

Un nid à terroristes

La connexion entre les séparatistes du polisario et les groupes terroristes opérant dans le Sahel est indéniable. Les camps de Tindouf sont ainsi devenus une plaque tournante pour le recrutement de combattants dans les rangs du groupe jihadiste «Etat islamique au Grand Sahara» (EIGS) et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, comme dénoncé par des experts, parlementaires européens et membres du Congrès américain. D’ailleurs, en octobre dernier, le président de l'ONG «Surry Three», Solomon Assor Sydney, affirmait que «la région sahélo-saharienne est une zone majeure d'activités illicites et un corridor de transit vers différentes parties du monde pour les armes légères et la drogue, où le polisario est un exemple concret de trois agendas qui se chevauchent : celui du terrorisme, du séparatisme et du crime organisé».

Le mercredi 8 mars 2023, Omar Hilale, dans deux lettres adressées au secrétaire général de l’ONU et au président et membres du Conseil de sécurité, alertait sur cette problématique, à travers deux exemples édifiants : le terroriste Adnan Abou Walid al-Sahraoui, était membre du polisario avant de devenir chef du groupe terroriste EIGS. Il se réfugiait régulièrement dans les camps de Tindouf pour s’y faire soigner, avant d’être éliminé le 15 septembre 2021. L’adjoint d’Adnan Abou Walid al-Sahraoui, le terroriste notoire «Lakhal Sidi Salama», alias «Abdelhakim Sahraoui», était lui aussi membre du polisario et a été éliminé le 23 mai 2021.

Et Hilale de préciser que le journal allemand Die Welt, du 27 janvier 2023, a publié les résultats d’une enquête basée sur les rapports convergents de plusieurs services de renseignement européens. Cette enquête confirme que le polisario a fait des camps de Tindouf une plaque tournante pour le financement du terrorisme au Sahel, à travers la «hawala» qui permet le transfert illicite et anonyme de fonds entre l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique latine, notamment à des groupes terroristes et des acteurs impliqués dans la déstabilisation régionale. Tout cela pousse à une seule conclusion, comme relevé par le pétitionnaire Mohamed Elaissaoui, devant le Comité des 24 : les camps de Tindouf, dans le Sud-ouest de l'Algérie, constituent un «foyer de tensions et une bombe à retardement» qui menace la sécurité dans la région. Cette réalité, la communauté internationale le sait depuis longtemps maintenant. Et reste spectatrice face à un régime algérien qui fait la sourde oreille, snobe, voire méprise les instances onusiennes, et qui se sert du droit international comme d’un vulgaire paillasson.

 

 

 

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