Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présenté lundi devant la Chambre des représentants le bilan de l’action gouvernementale dans l’enseignement supérieur, à l’occasion d’une séance plénière consacrée à la politique générale, centrée sur la réforme du système éducatif.
La rentrée universitaire 2024-2025 marque une véritable accélération dans la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, à l’horizon 2030.
Le plan national d’accélération de la transformation universitaire vise la mise en place d’un modèle conforme aux standards internationaux, fondé sur l’autonomisation des étudiants, l’apprentissage tout au long de la vie et l’excellence académique, en droite ligne des hautes orientations royales et de l’accord-cadre 57-17.
Aziz Akhannouch affirme que ce plan permettra à l’université marocaine de jouer pleinement son rôle de levier du développement global du Royaume, tout en renforçant l’employabilité des lauréats et leur ancrage citoyen.
- Le nombre d’étudiants inscrits en 2024-2025 approche 1,3 million, dont plus de 344.000 nouveaux étudiants, avec 91% inscrits dans les universités publiques.
- L’offre pédagogique s’est élargie avec près de 4.000 filières, dont 3.000 dans le public et 1.000 dans le privé.
- Parallèlement, 82 nouveaux “Tamayouz Centers” ont été installés dans les établissements à accès ouvert. Ces centres, qui regroupent 186 cursus, accueillent plus de 15.000 étudiants et visent les métiers de demain, en phase avec les exigences du marché.
Le chef du gouvernement a détaillé cinq grands objectifs à atteindre d’ici 2030 :
- Former 100.000 ingénieurs, techniciens et cadres moyens d’ici 2027.
- Augmenter les effectifs dans le secteur de la santé.
- Former 10.000 assistants sociaux.
- Atteindre 50.000 inscrits dans les centres de formation des enseignants du primaire et du secondaire d’ici fin 2025.
- Former 22.500 lauréats dans les spécialités numériques à l’horizon 2027.
Par ailleurs, la réforme du doctorat est désormais opérationnelle, avec 245 cycles accueillant 11.700 doctorants en 2024-2025.
Un programme spécifique vise 1.000 doctorants de nouvelle génération, chacun bénéficiant d’une bourse mensuelle nette de 7.000 dirhams, en contrepartie de missions d’enseignement.
Trois ministères s’impliquent également dans la recherche appliquée :
- Le ministère de l’Industrie financera 1.000 bourses pour des projets de doctorat en entreprise.
- Le ministère de l’Intérieur en octroiera 30 pour la recherche sur les risques naturels.
- Le ministère de la Transition énergétique attribuera 550 bourses dans les domaines du numérique, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité.
Le virage numérique des universités est bien amorcé :
- 220 sites universitaires sont désormais connectés en WIFI6 haut débit.
- La plateforme Moodle est généralisée pour les contenus pédagogiques.
- L’application “MyMoroccanUniv” vient compléter cet arsenal numérique au service des étudiants.
Les centres “CODE212”, lancés en 2023, proposent des formations dans les métiers du digital et des technologies, renforçant l’agilité des étudiants face aux défis scientifiques contemporains.
La stratégie gouvernementale inclut aussi le développement de trois nouvelles cités de l’innovation dans les universités Hassan II, Ibn Toufail et Moulay Ismail. Ces projets viennent s’ajouter aux six cités existantes, avec un investissement total de 296 millions de dirhams.
Un programme de transfert de technologie vient compléter cet écosystème avec 11 projets et un budget de 60 millions de dirhams.
En outre, Akhannouch a souligné que les trois premières années de l’action gouvernementale ont permis des avancées notables dans le secteur de l’éducation, notamment :
- Titularisation de plus de 115.000 enseignants contractuels, avec une régularisation administrative et financière à partir de juillet 2024, pour un coût total de 2,4 milliards de dirhams.
- Augmentation de salaires de 1.500 dirhams pour 330.000 fonctionnaires, pour un budget avoisinant les 5 milliards de dirhams.
- Versement de 1 milliard de dirhams d’indemnités complémentaires à 100.000 fonctionnaires.
- Avancement au choix en 2022 pour 12.000 fonctionnaires, coûtant plus de 2 milliards de dirhams.
Ces efforts s’inscrivent dans le cadre du dialogue social sectoriel, salué comme productif.
Le programme de formation des enseignants bénéficie d’un budget global de 4 milliards de dirhams jusqu’à fin 2025. L’objectif est de professionnaliser davantage la fonction enseignante et d’en faire un véritable choix de carrière.
Concernant la reconstruction post-séisme d’Al Haouz :
- 165 établissements scolaires ont été réhabilités ou reconstruits.
- 763 établissements sont encore en travaux, mais seront prêts pour la rentrée prochaine.
Le soutien social, lui aussi, s’est intensifié :
- 3,1 millions d’élèves ont bénéficié de la bourse de rentrée scolaire.
- 115.000 bénéficiaires des cantines scolaires (+3 %).
- 640.000 élèves transportés (+10 % par rapport à 2024).
Le gouvernement a également subventionné à hauteur de 25% les manuels scolaires des cycles primaire, collégial et secondaire.