Décidément, la mise en place du Conseil national de la presse ne se passe pas du tout dans la sérénité. Bien au contraire, elle est émaillée de polémiques, guerres intestines et querelles en tous genres.
Au sein du Syndicat national de la presse marocaine notamment (SNPM), la grogne enfle.
Des membres du secrétariat général du SNPM ainsi que de son bureau exécutif ont contesté la procédure adoptée pour désigner des représentants du Syndicat aux élections du Conseil national de la presse.
Ces frondeurs appellent ainsi à une réforme profonde et radicale au sein du syndicat et à mettre fin au processus de détérioration qu'il connait.
"Nous contestons l'intégralité de la procédure ayant présidé à la désignation des représentants du Syndicat aux élections du Conseil national de la presse", lit-on dans un communiqué conjoint du Secrétariat général et des membres du bureau exécutif, qui relève que cette procédure a été basée sur les "magouilles et l'exclusion de l'ensemble des membres du bureau exécutif, du secrétariat général et du Conseil national fédéral".
Cette opération a été dès le début entachée d'"ambiguïté dans le cadre d'une transaction suspecte conclue en toute confidentialité entre le président, le secrétaire général du syndicat et certains éléments du cercle rapproché, qui se comptent sur les doigts d’une main, et un syndicat concurrent", indique le communiqué.
Les signataires du communiqué ont également exprimé leur refus de cautionner la situation actuelle "tant que les mêmes problèmes persistent", estimant que "chaque décision ou communiqué publié par ceux qui contrôlent actuellement la direction du Syndicat est dépourvu de toute légitimité et ne nous engage en rien".
Les signataires du communiqué annoncent par ailleurs leur boycott des réunions du bureau exécutif jusqu'à "la tenue d'une session extraordinaire du Conseil national fédéral afin que les responsables des dépassements graves ayant entamé l'indépendance du syndicat répondent de leurs actes".
Ils dénoncent en outre "l'approche à travers laquelle la commission des candidatures, dite "la commission des sages", a été instrumentalisée pour désinformer et camoufler le procédé utilisé par le président du Syndicat et son secrétaire général pour choisir les dossiers de candidature au Conseil national de la presse selon un plan secret propre à eux.
Est-il raisonnable et logique que l'adversaire soit un arbitre, s'interrogent-ils, ajoutant que le président et le secrétaire général du SNPM ont supervisé l'opération de désignation des membres de la liste alors qu'ils sont eux-mêmes candidats. ■