Les Marocains attendent avec impatience le déconfinement, qui semble néanmoins très compliqué à mettre en œuvre.
Dans une interview accordée à la MAP, le Dr Abdelkrim Meziane Belfkih, chef de la Division des Maladies transmissibles à la Direction d’épidémiologie et de lutte contre les maladies relevant du ministère de la Santé, indique que la gestion d'une crise telle que celle du Covid-19 tient compte bien sûr de l’évolution des indicateurs épidémiologiques, mais aussi d’autres facteurs, notamment sociaux et économiques.
«Ces trois pôles (sanitaire, économique et social) peuvent paraître à juste titre antagonistes. Ce qui fait que la gestion de cette situation consiste à faire des va-et-vient entre ces trois pôles.
L’intelligence est de trouver un équilibre ou un deal entre l’exigence de sécurité sanitaire d’un côté, un rythme ou un rendement économique et une harmonie sociale de l’autre côté», explique-t-il.
Selon lui, «cet équilibre nous permettra de reprendre progressivement un fonctionnement socio-économique normal sans omettre notre sécurité sanitaire».
Par ailleurs, souligne-t-il, «le passage de la phase confinement à la phase du déconfinement ne se fait pas du jour au lendemain. Il y a des phases intermédiaires à respecter pour ne pas brusquer ou hypothéquer l’équilibre dont on a parlé plus haut».
En cela, ajoute-t-il, «d'une autre manière, le déconfinement doit se faire progressivement, tout en gardant un œil sur l’évolution de la situation épidémique dans notre pays et aussi dans le monde».
Sur un éventuel re-confinement en cas de survenance d’une seconde vague, le Dr Abdelkrim Meziane Belfkih assure que «cela dépendra de plusieurs éléments, notamment du type et de variante du virus (le même ou muté), du niveau de l’immunité de la population, de la date de la survenue par rapport à la première et de l’existence ou non de vaccin».