Oui, on peut le dire : le Maroc est entré dans la cour des grands du football mondial. Après 20 ans de disette, le Onze national prendra part au prochain mondial de football en Russie. Les Lions de l’Atlas se sont brillamment qualifiés en allant chercher une victoire (2-0) précieuse en terre ivoirienne. En se comportant comme de vrais lions, ils ont réussi à mettre à leurs pieds les Eléphants, mais surtout à offrir au peuple marocain ces moments de joie et de liesse comme seul sait le faire le football. Il faut l’avouer : les braconniers de l’Atlas ont réussi le tir parfait pour leur dernière cartouche.
Mais à qui profite… le crime ? Au-delà, bien évidemment, du Maroc qui s’offre une place de choix sur la tribune du football international, c’est particulièrement un homme qui est mis en orbite : le sélectionneur national, Hervé Renard, qui a su mettre en place un collectif qui, aujourd’hui, séduit beaucoup les amateurs de foot.
Mission accomplie ? Oui, en partie. Renard savoure actuellement ses heures de gloire. Il en profitera jusqu’au début de l’épreuve décisive qui aura lieu du 14 juin au 15 juillet à Moscou. Et il a raison de le faire. Car, dans le football comme en Bourse, les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Renard, qui a bien roulé sa bosse en Afrique, le sait parfaitement. Les supporters oublient vite. Et sont particulièrement ingrats. Aujourd’hui, on lui tresse des lauriers, demain, si tant est que les Lions de l’Atlas déçoivent, on le clouera au pilori. Sans état d’âme.
C’est dire qu’après les prestations successives du Onze national lors des épreuves de qualification, les citoyens s’attendent légitimement à ce que le Maroc soit dignement représenté lors de ce Mondial 2018. Il n’y participe donc pas pour l’honneur, mais pour défendre honorablement le maillot national. Au pays de Vladimir Poutine, les Lions devront donc rugir à nouveau, soutenus par plus de 30 millions de Marocains.
Cela dit, 2017 est visiblement l’année du football marocain, comme en atteste, aussi, le sacre du Wydad de Casablanca en Ligue des champions africaine, une semaine avant la qualification de l’équipe nationale. Deux moments forts du football qui montrent à quel point ce sport est fédérateur, faisant oublier à la population, pour quelques heures, les tracas du quotidien. Une thérapie sociale bienvenue dans un contexte marqué par un profond bouleversement du champ politique, avec notamment le limogeage de plusieurs ministres et responsables, mais surtout par un chômage massif des jeunes.■
D. W.