Le samedi 28 juin, ce n’est pas uniquement la musique qui a marqué les esprits au festival Mawazine…, mais aussi quelques perturbations d’ordre organisationnel et logistique.
En effet, la clôture aurait pu être grandiose. Elle restera, pour beaucoup, comme un triste épilogue. Au Théâtre Mohammed V, Majda El Roumi a chanté… sans les journalistes, à l’exception des chaînes officielles. Pourtant accrédités, présents tout au long des soirées précédentes dans cette même salle, nombre d’entre eux se sont vu interdire l’accès au spectacle de clôture. Une décision incompréhensible, qui soulève une question de fond : pourquoi accréditer autant de journalistes si c’est pour les écarter au moment le plus symbolique ?
Il y a Toto et il y a les autres
Non loin, l’engouement était palpable à la scène de l’OLM Souissi, où le phénomène du rap marocain ElGrande Toto a été programmé un samedi soir. Le constat est saisissant : un public monstre venu de tous bords. Face à cette marée humaine, les autorités, totalement débordées, ont été contraintes de verrouiller l’accès. De nombreux spectateurs et journalistes n’ont pas pu atteindre le site. Sans parler des difficultés rencontrées pour rejoindre les autres scènes du festival. Ainsi, plusieurs routes ont été barricadées, provoquant des embouteillages. Nous avons mis plus de deux heures pour arriver sur place. C’est dire la nuit tourmentée que nous avons vécue… au nom de la culture.
Sherine en playback : Malaise sur la scène Nahda
Pendant ce temps, après la belle performance de Mahmoud Fadel Chaker, fils du célèbre chanteur Fadel Chaker, Sherine était très attendue, vers 00h30, sur la scène Nahda par une foule dense. L’accès au site s’est révélé particulièrement difficile, avec des mouvements de foule ingérables et plusieurs évanouissements signalés. Une fois sur scène, l’artiste a livré un concert fade et majoritairement en playback, accentué par une sonorisation qui laissait à désirer. L’émotion, souhaitée, semblait avoir déserté ce soir-là.
Certes, l’affluence record prouve que Mawazine continue de susciter l'intérêt des Marocains. Le public était au rendez-vous, les artistes internationaux et arabes ont globalement répondu présents, et l’ambiance était fulgurante sur plusieurs scènes. Mais ces succès notables ne peuvent occulter certains couacs observés durant cet événement, qui en est pourtant à sa 20ème édition.
En tout cas, il est primordial de repenser la place de la presse, parfois mise en retrait, et d’améliorer l’organisation dans son ensemble. Le succès d’un événement ne se mesure pas uniquement à l’affluence ou aux artistes présents, mais aussi à la qualité de l’accueil réservé au public et aux médias, acteurs essentiels à la réussite de ce type de rendez-vous culturel.
À bon entendeur...
I. Zerrouk