Le Qatar accueille, du 20 novembre courant au 18 décembre prochain, la Coupe du monde de football. On en oublierait presque que c’est dans seulement 10 jours que s’opposeront le Qatar et l’Equateur en match d’ouverture. Parce que l’on ne sent pas cette ferveur et cette effervescence qui entourent généralement cette compétition internationale.
A la veille de cet événement planétaire, habituellement on parle foot, on réfléchit foot, on parle foot. Que se passe-t-il donc ? Tentatives d’explication. Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce manque d’enthousiasme du moment.
Primo : La compétition se déroule dans une contrée qui semble si lointaine et, qui plus est, n’est pas une terre de foot. De plus, depuis que le Qatar a été désigné pays organisateur, ce pays est la cible de diatribes sévères. D’une part, les défenseurs de l’environnement dénoncent une hérésie écologique avec ces stades climatisés. D’autre part, des ONG ont décrié les «traitements inhumains» dont ont été victimes les ouvriers qui ont construit ces stades et autres infrastructures devant servir au Mondial. Elles demandent à ce titre au Qatar de créer un fonds d’indemnisation pour les travailleurs migrants tués ou blessés sur les chantiers, ce que les autorités refusent.
Secundo : Globalement, le malaise est bien palpable autour de cette compétition qualifiée par certains de «Mondial de la honte». Si bien que dans plusieurs pays, certaines villes se sont interdites de mettre en place des fan zones pour retransmettre les matchs.
Tertio : Actuellement, partout dans le monde, les citoyens ont d’autres préoccupations. Ou plutôt une : leur pouvoir d’achat qui a fondu comme neige à cause de la flambée des prix alimentaires et énergétiques. Et ce, dans un contexte où la guerre fait rage entre l’Ukraine et la Russie. Si cet environnement délétère crée forcément une distance par rapport à ce Mondial, le foot, en ce qu’il est fédérateur et universel, finira cependant par prendre le dessus, le 20 novembre, dès le premier coup de sifflet de ce tournoi. Les stades seront bondés. On ne parlera plus que ballon rond, but, VAR, horsjeu… Des centaines de millions de téléspectateurs seront scotchés devant leurs télévisions, en communion derrière leur équipe. Les couleurs politiques céderont la place aux couleurs du drapeau national. Chaque peuple sera un et indivisible, le patriotisme chevillé au corps, pour soutenir son onze national. C’est ça la magie du football. On y noie nos soucis et il nous fait oublier, un instant, les affres de la vie.
Par D. William