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Mondial U20 : En conquérant, le Maroc défie l’audace argentine

Mondial U20 : En conquérant, le Maroc défie l’audace argentine

Les Lionceaux de l’Atlas poursuivent leur épopée au Mondial U20 de football au Chili. En éliminant la France en demi-finale (1-1, 5-4 tab), ils se qualifient pour la première fois de leur histoire pour une finale de Coupe du monde. Une performance à la hauteur d’une décennie d’investissements dans la formation et le développement du football marocain.

Dès la phase de groupes, les hommes de Mohamed Ouahbi ont démontré leur ambition. Dans un groupe très relevé, ils ont battu l’Espagne (2-0), puis le Brésil (2-1), avant de céder face au Mexique (0-1) dans un match sans enjeu, terminant premiers de leur poule.

En huitièmes, ils se sont imposés face à la Corée du Sud (2-1), avant de signer un quart de finale contre les États-Unis (3-1). Et c’est en demi-finale que la magie a opéré. Un match nul (1-1) puis une séance de tirs au but héroïque contre les Bleuets.

Amine Birouk, journaliste sportif, commentateur et rédacteur en chef à Radio Mars, salue une génération exceptionnelle. «Je pense qu’il y a plusieurs superlatifs qui peuvent qualifier la prouesse de l’équipe du Maroc U20 (merveilleux, fabuleux, historique). Ce sont des termes qui collent parfaitement à ce que nous vivons actuellement». 

Il pousuit : «Ce groupe a su s’appuyer sur ses qualités, en affichant un vrai ADN, un projet de jeu évident. C’est une équipe opiniâtre, solidaire, portée par un état d’esprit exceptionnel. Ce sont justement cet état d’esprit, le respect des consignes, la vision collective, et la cohésion entre les joueurs qui ont permis de surmonter les obstacles les uns après les autres». 

Selon lui, cette génération incarne aussi un changement de mentalité. «Il faut aussi souligner que cette jeune génération est décomplexée. Elle a su vaincre nos peurs, nos doutes, nos vieux complexes. Et, évidemment, il y a un effet Qatar 2022 qui se prolonge à travers toutes les sélections marocaines. Ce parcours en est parfaitement la preuve», souligne-t-il.

Le pari tactique audacieux de Ouahbi

L’un des tournants tactiques majeurs fut l’intégration des trois gardiens de but lors de la demi-finale face à la France. Un choix risqué, mais payant. «Sur le plan tactique, le Maroc évolue en 4-3-3, avec parfois une transition en 4-2-3-1 selon l’animation du jeu. Mais d’un point de vue stratégique, l’un des faits les plus marquants reste l’utilisation successive des trois gardiens. La blessure de Yanis Benchaouch a logiquement entraîné l’entrée d’Ibrahim Gomis, numéro 2. Mais c’est surtout l’entrée de Mesbahi, le troisième gardien, qui a constitué un véritable coup de poker. Très performant lors des séances de tirs au but, son introduction visait aussi à surprendre et à déstabiliser les tireurs français. Ce pari audacieux de Mohamed Ouahbi s’est révélé payant. Cette qualification, on la doit en grande partie à l’intelligence de cette gestion», analyse Birouk.

À l’issue de la demi-finale, l’entraîneur Mohamed Ouahbi a livré une déclaration pleine d’émotion et d’ambition.

«Certes, on célèbre cette qualification, mais cela ne nous empêche pas de penser à la finale. Nous sommes d’ores et déjà concentrés sur notre objectif, celui de remporter le sacre. Ce groupe incarne les valeurs du football national, à savoir abnégation, patriotisme et ambition. Nous disposons de tous les outils pour réaliser cet exploit. Il s’agit d’un projet de toute une nation».

Prudence tactique et hargne collective face à l’albiceleste 

Le Maroc affrontera l’Argentine (6 fois championne du monde) dimanche soir à minuit à Santiago. L’approche, selon Amine Birouk, devra être pragmatique.

«Il faudra leur laisser le ballon, jouer sur nos forces, à savoir organisation défensive, solidarité, et transitions rapides. Les Argentins sont des joueurs très habiles techniquement, solides collectivement, mais ils ont aussi cette agressivité typiquement sud-américaine, ce brin de méchanceté qu’on appelle la grinta ou la garra. Ils cherchent toujours à faire mal à l’adversaire. Il faudra donc jouer intelligemment, leur laisser le ballon, se regrouper, rester solides défensivement, et frapper en transition, comme contre les Etats-Unis», insiste-t-il.

Deux vols spéciaux ont été affrétés pour permettre aux supporters marocains de soutenir leur équipe, preuve d’un élan national derrière cette aventure footballistique.

Face à une équipe argentine rugueuse et expérimentée, Birouk livre également des indications précieuses sur les ajustements tactiques probables en vue de la finale tant attendue.

«Le retour d’Ali Maamar devrait renforcer le flanc droit de la défense. Sinon, Gomis sera titularisé. Au milieu, le duo Khalifi -Byar devrait être reconduit, avec probablement Saad El Haddad en titulaire. Il était entré à la 58e minute contre la France à la place du capitaine Houssam Essadak, qui avait beaucoup donné. Ce dernier, sorti après une grosse fatigue, devrait être de la partie pour cette finale».

Et d’ajouter : «Et devant, on reste sur la formule Yassir Zabiri, Othman, Yassine Gessime, si ce dernier récupère de sa blessure. On ne change pas une formule qui fonctionne, ni une équipe qui gagne».

 

Dans la foulée, le sélectionneur des U20 a fait appel à un autre portier pour renforcer l’équipe, il s’agit d’Iliass Mouatik, gardien de but du Hassania d’Agadir.

A noter que cette génération incarne le succès du projet marocain de formation, porté notamment par l’Académie Mohammed VI, d’où sont issus plusieurs titulaires et piliers de l’équipe. Au-delà de cette Coupe du monde chilienne, elle reflète l’avenir de la sélection A.

«Pour Walid Regragui, il est trop tôt pour intégrer ces jeunes à la CAN. Il faut les laisser mûrir, respecter les étapes. Mais pour 2030, cette génération est un vivier prometteur», conclut Amine Birouk.

A ce jour, aucune nation arabe n’a remporté cette prestigieuse compétition. Le Qatar avait atteint la finale en 1981, tandis que l’Égypte et l’Irak avaient accédé aux demi-finales en 2001 et 2013. Le Maroc vise donc un exploit inédit, et un deuxième sacre pour l’Afrique après celui du Ghana en 2009.

Dimanche à minuit, les Lionceaux, toutes griffes dehors, tenteront de décrocher le précieux sésame, portés par un élan national puissant, pour une mission historique… 

I.Z

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