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Services des urgences : L’autre chantier de la réforme de la santé publique

Services des urgences : L’autre chantier de la réforme de la santé publique

Les services des urgences au Maroc doivent être réformés, tant ils représentent un service vital pour la vie des citoyens. C’est ce qu’affirme le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, en réponse à une question orale sur « la situation des services des urgences du secteur public », devant la Chambre des conseillers, le mardi 21 octobre.

Le contexte politique et social actuel marque un tournant dans l’intérêt porté à la santé publique marocaine. Parmi les nombreux chantiers à entreprendre, celui des services d’urgences fait face à certaines difficultés qui dégradent la qualité de la prise en charge. Celle-ci reste bien en deçà des attentes des citoyens et des standards internationaux.

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) alertait déjà sur l’état des services des urgences dans un rapport publié en 2023. Le système actuel souffre de profonds déficits structurels et de gouvernance qui entravent son efficacité. L’absence d’un système d’information national intégré et modernisé, la gestion manuelle largement majoritaire, et la faible coordination entre les différents acteurs publics et privés ont rendu la régulation inefficiente. À cela s’ajoute l’absence de normes opposables et harmonisées (infrastructures, équipements et organisation), tant pour le public que pour le privé. Les conditions de travail du personnel de santé sont très difficiles : les équipes d’urgence souffrent d’un stress permanent, d’agressions fréquentes et de faibles rémunérations et reconnaissances, notamment des internes et des gardes. Enfin, le transport sanitaire privé n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire, ni par la plupart des assurances, entraînant une tarification aléatoire et des coûts excessifs pour le patient. Le CESE alerte également sur la pression croissante que la généralisation de l’AMO pourrait exercer sur un système d’urgences déjà saturé et déséquilibré.

Devant la Chambre des conseillers, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, a annoncé une série de mesures qui visent à améliorer le service d’accueil des urgences. Il est structuré autour d’un plan d’action à court terme basé sur la réorganisation des services internes, l’unification des protocoles et des procédures médicales de prise en charge des patients en situation d’urgence, ainsi que le renforcement de la présence des médecins dans les services des urgences de manière permanente.

Par ailleurs, le ministre a mis en avant la construction de centres hospitaliers universitaires (CHU) lancée dans différentes régions du Royaume. L’objectif est de doter chaque région d’infrastructures universitaires modernes offrant des services médicaux avancés et une formation médicale sur le plan local, ce qui réduira la migration interne vers les grandes villes.

Disposer de services d’urgences fonctionnels est une composante essentielle pour un système de santé qui œuvre pour la sauvegarde du droit à la vie de ses citoyens. À présent, il s’agit d’une exigence cruciale pour un pays qui ambitionne d’organiser des événements de portée internationale, de stimuler le développement du secteur touristique et d’attirer des investissements étrangers.

 

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