Le débat diffusé mercredi 10 décembre sur 2M, en présence du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a offert un éclairage sur l’état actuel d’un secteur médiatique en pleine recomposition.
Entre un modèle économique fragilisé et une transformation numérique accélérée, la presse vit un moment charnière où les repères historiques se redéfinissent et où les institutions de régulation sont appelées à jouer un rôle de proximité plus structurant.
Bensaid est revenu sur le diagnostic formulé par la Commission provisoire chargée de la presse et de l’édition; un diagnostic élaboré à l’issue de multiples consultations avec les organisations professionnelles concernées.
Il a souligné que ce travail s’est inscrit dans une démarche comparative, intégrant des expériences internationales pour mieux anticiper les trajectoires possibles du modèle de l’entreprise de presse marocaine.
Face à lui, les deux organisations professionnelles présentes ont exprimé clairement leur réserve quant au processus d’élaboration du projet de loi portant réorganisation du Conseil national de la presse (CNP).
Elles ont souligné avoir été écartées du chantier et ont insisté sur le caractère déséquilibré du mode de scrutin proposé, qu’elles jugent peu représentatif des journalistes.
En d’autres termes, un schéma donnant neuf sièges aux éditeurs pour sept aux journalistes leur paraît inacceptable.
Le débat a, par ailleurs, rappelé les limites du précédent Code de la presse, dont certaines lacunes ont entravé la mission du CNP et compliqué l’action de la Commission provisoire installée pour combler le vide créé par l’absence d’élections.
Ces insuffisances ont pesé sur la capacité de l’institution à réguler et à jouer pleinement son rôle.
Le ministre a réaffirmé la nécessité et la volonté du gouvernement de mener à son terme la réforme du CNP afin d’instaurer un cadre juridique et organisationnel solide, cohérent et conforme aux exigences éthiques et déontologiques de la profession.
L’enjeu est de garantir une gouvernance mieux adaptée aux défis actuels, tout en préservant l’indépendance et la crédibilité de la presse.
Pour leur part, les organisations professionnelles ont insisté sur l’urgence d’une régulation renforcée, garante de la protection d’un secteur qui accompagne le Maroc dans son processus démocratique.
Elles ont rappelé que la presse demeure un acteur essentiel de la transparence et de la confiance publique, à condition de bénéficier d’un environnement institutionnel stable et respectueux.