L’instauration du pass vaccinal depuis le 21 octobre dernier suscite toujours polémique.
Le week-end dernier encore, des protestataires ont battu le pavé dans plusieurs villes du Royaume pour signifier leur désapprobation et dénoncer ce dispositif qui, pour eux, constitue une entorse à leurs libertés individuelles. Surtout qu’aujourd’hui le défaut de pass vaccinal reste très préjudiciable quand il s’agit d’effectuer ne serait-ce que des formalités administratives.
Mais la réalité est là. Le pass vaccinal, en ce qu’il octroie comme «privilèges» pour ceux qui en disposent, constitue le sésame qui ouvre désormais toutes les portes : accéder aux administrations publiques, aller au boulot, au café, aux centres commerciaux… Pour les autres, rien. Walou. Ce qui crée un certain clivage au sein de la société, avec deux catégories de citoyens : ceux qui semblent avoir tous les droits et les autres qui sont privés de tout et pour lesquels le pass vaccinal a valeur de vaccination obligatoire, un acte qui est censé être volontaire.
Pourtant, malgré les cris d’orfraie lancés par les esprits rebelles, le gouvernement semble avoir bien réussi son tour de passe-passe. Car la campagne de vaccination a connu une nouvelle dynamique. De l’aveu même du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, plus de 2 millions de primo-vaccinés ont été enregistrés depuis l’instauration du pass. Une adhésion ? Pas forcément. Une nécessité plutôt, si tant est que ces récalcitrants ne veulent pas se voir privés de leurs droits d’aller au travail ou d’accéder aux services publics. Cela étant, le pass vaccinal est-il si nécessaire que ça ?
Les professionnels de la santé répondent unanimement «oui». Mais encore faut-il que sa mise en place s’accompagne du contrôle normalement en vigueur. Ce qui est loin d’être le cas. Si dans les administrations publiques il y a une certaine rigueur dans le contrôle, ce n’est pas le cas partout. Dans certains cafés, restaurants ou encore boutiques de commerce, l’accès est open.
Pas le temps de fliquer les clients : c’est plutôt le temps de faire du business en cette période de crise, au lieu de s’embarrasser d’un contrôle qui peut vite dégénérer en altercation et qui, pour certains, devrait relever d’un agent assermenté. Alors, pas étonnant que ce filet de sécurité supplémentaire qu’est le pass vaccinal, objet de tensions au sein de la collectivité, se transforme, petit à petit, en vraie passoire.
Par D. William