Depuis quelques semaines, les membres de la Commission nationale des étudiants marocains en médecine (CNEM) n’ont eu de cesse de hausser leurs voix pour exprimer leur réticence quant à la décision du gouvernement d’intégrer les étudiants marocains venus d’Ukraine au sein des facultés publiques.
Dans un communiqué diffusé le 20 mars, le CNEM évoque les motifs de refus d’intégration des étudiants marocains d’Ukraine au sein des facultés affiliées. Cette commission questionne la qualité de l’enseignement en Ukraine.
Pour Mohamed Hajouji, vice-coordinateur du CNEM, l’intégration de ces étudiants ne peut être envisageable car très difficile à concrétiser, et ce pour deux raisons. «La première est relative au surpeuplement des CHU qui entrave le bon déroulement de nos stages. Cette situation fait qu’on nous divise en plusieurs groupes. Par conséquent, chaque groupe a droit à seulement 3 jours de stage durant la semaine. C’est parmi les choses que nous contestons et qui nous ont poussés à nous mobiliser notamment en portant des insignes noirs pour faire porter nos revendications», explique-t-il.
Et de poursuivre : «La deuxième raison repose sur un principe à valeur constitutionnelle qu’est l’égalité des chances. Nous sommes convaincus que ces étudiants venus d’Ukraine sont des citoyens marocains et que ce principe s’applique à eux au même titre que nous. Néanmoins, la pratique de la médecine est principalement définie par un principe de méritocratie et de compétences».
Pour tenter de trouver un terrain d’entente, Hajouji précise qu’à l’heure actuelle, toutes leurs discussions avec les responsables du ministère se font via des appels téléphoniques. «Nous attendons avec impatience le jour où on se mettra autour d’une table pour discuter tous ces points. Normalement, une réunion est prévue pour bientôt», notant que leur commission est bien consciente de la peine de ces étudiants venus d’Ukraine avec qui ils compatissent sincèrement.
En revanche, le CNEM considère que «ces lignes rouges ne peuvent être franchies, car cela ne fera qu’aggraver notre situation déjà fragile», souligne-t-il.
De son côté, un représentant du Collectif des étudiants marocains en Ukraine estime que «les étudiants qui refusent notre intégration dans les facultés marocaines sont loin d’être majoritaires. Quoi qu’il en soit, la décision finale revient au ministère qui a déjà exprimé sa volonté de vouloir nous intégrer».
Le mouvement de contestation mené par ces étudiants s’appuie sur d’autres revendications notamment «l’amélioration de leur formation et le refus de notre intégration n’est qu’une excuse pour renforcer leur argumentaire», ajoute-t-il.
«Il est naturel que le processus d’intégration prenne du temps pour que cela se passe dans de bonnes conditions. Des commissions ont été désignées pour traiter les dossiers. En ce qui nous concerne, le collectif procèdera bientôt au dépôt d’une requête auprès du ministère pour demander une audience. Nous souhaitons faire partie des commissions car nous connaissons bien la situation et avons beaucoup des solutions à proposer», indique-t-il.
Rappelons que Mustapha Baitas, Porte-parole du gouvernement, avait annoncé jeudi 24 mars que le gouvernement examine les options à mettre en place pour permettre aux étudiants établis en Ukraine de poursuivre leur cursus universitaire.
Par Malak Boukhari