La question est sérieuse. Elle est posée aujourd’hui par un grand nombre de scientifiques dans le monde. De nombreuses études ont été réalisées sur le sujet, depuis 1970, avec les avancées technologiques en médecine, surtout en termes de réanimation, permettant de sauver des millions de vies et donnant corps à des récits racontés par ceux qui ont été déclarés cliniquement morts et qui sont revenus à la vie.
En effet, depuis plus de 50 ans, les recherches se multiplient et elles sont relayées par les plus grandes publications scientifiques, comme The Lancet, la bible des scientifiques et des médecins, qui a publié une étude révolutionnaire du professeur néerlandais Pim Van Lommel, qui fait figure de pionnier dans la recherche sur les expériences de mort imminentes, appelés aussi EMI.
Pour comprendre cette grande révolution dans l’acception du concept de la mort, il faut revenir sur quatre études prospectives portant sur un total de 562 survivants d’un arrêt cardiaque, réalisées par le chercheur hollandais. Les résultats sont clairs : entre 11% et 18% des patients ont signalé une expérience de mort imminente.
Ce qui a encouragé le professeur et cardiologue à pousser plus loin ses recherches dans lesquelles il a pu constater, preuves à l’appui, qu’on ne peut démontrer que «des facteurs physiologiques, psychologiques, pharmacologiques ou démographiques qui pourraient expliquer la cause et le contenu de ces expériences».
Alors, il s’est posé cette question, qui a été reprise par des centaines d’autres chercheurs : «Comment faire l’expérience d’une conscience claire en dehors du corps au moment où le cerveau ne fonctionne plus pendant une période de mort clinique avec un EEG plat ? La réponse est simple pour Pim van Lommel qui est arrivé à la conclusion inévitable que «le cerveau doit probablement avoir une fonction facilitante et non productrice pour faire l’expérience de la conscience».
Dans ce sens, il faut comprendre que le professeur a mis en place un argumentaire scientifique de la conscience en tant que phénomène non local et donc omniprésent.
C’est partant de ce constat qui ne souffre aucune ombre que Pim van Lommel remet en question «le paradigme purement matérialiste de la science». Une remise en question qui est consolidée par des dizaines d’autres conclusions d’études réalisées aux USA, au Japon, en Chine, en Russie, en France et en Allemagne. Ce qui fait dire aux scientifiques que «les recherches récentes sur les EMI semblent être une source de nouvelles perspectives sur la possibilité d’une continuité de notre conscience après la mort physique».
Une révolution d’un tout autre niveau qui remet en cause toutes les convictions à la fois scientifiques, biologiques, culturelles, religieuses et philosophiques sur le sens même de la vie et de la possibilité d’une vie après la vie.
Pour mieux comprendre ce phénomène, il faut expliquer ce qu’est une expérience de mort imminente ou NDE pour Near Death Experience ?
Pour toutes les personnes qui sont revenues d’un arrêt cardiaque, d’un coma, d’une mort cérébrale, le récit est le même. Tous, sans exception, racontent avoir vu «une lumière blanche, au bout d'un tunnel, la sensation d'être sorti de son enveloppe corporelle, d’avoir entendu ce que les autres disaient, d’avoir voyagé à travers les espaces, d’être ici et ailleurs à la fois, de voir ce qu’une personne morte ne peut en aucun voir».
Ce sont là des histoires aussi étranges que fascinantes, mais il faut se résoudre à cette évidence aujourd’hui établie au sein de la communauté scientifique, de nombreux patients témoignent aujourd’hui plus facilement d'une EMI.
Les études nous disent de manière limpide «qu’environ 10% des patients réanimés après un arrêt cardiaque rapportent ce type d'expérience mystérieuse. Mais comment fonctionne ce phénomène ? Selon Pim Van Lommel, ce cardiologue de renommée mondiale, auteur de la plus importante étude scientifique réalisée sur les Expériences de mort imminente, et publiée dans la prestigieuse revue médicale The Lancet, en 2001, on apprend à partir de cette étude portant sur 344 patients ayant vécu un arrêt cardiaque, «que l'on peut être conscient pendant une période où toutes les fonctions cérébrales ont cessé». Le professeur énumère les phénomènes liés à cette EMI : «Expériences de sortie de corps, perception extra-sensorielle, conscience accrue et autres phénomènes de cet ordre».
Ce qui fait de l'ouvrage de Pim Van Lommel, déjà best-seller international, une validation scientifique. Au point de remettre en cause la conception de la conscience qui du coup semble ne plus devoir être limitée au fonctionnement du cerveau.
Pourtant, il est aussi établi que quand le cœur s'arrête, la circulation sanguine et la respiration ont cessé. Le patient est cliniquement mort et inconscient. Et pourtant «plus de 20% des survivants d'arrêt cardiaque évoquent à leur réveil au contraire une conscience accrue et détaillent des expériences communes, telles que sortie hors du corps, rencontre avec les parents décédés, revue panoramique de la vie, retour dans le corps.
Aujourd’hui, les recherches vont plus loin et démontrent que plus de 25% des êtres humains ont vécu une expérience de mort imminente.
Un chiffre en constante croissance, qui fait l'effet d’une bombe au cœur de la communauté scientifique, qui met les bouchées doubles pour aller le plus loin dans la compréhension de ce phénomène à la fois extrême et qui remet en question tous nos principes.
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste