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Réforme de la Moudawana : Le compte à rebours est lancé

Réforme de la Moudawana : Le compte à rebours est lancé

La réforme de la Moudawana constitue l’un des chantiers les plus stratégiques lancés par le Souverain récemment. Une mesure qui favorisera la modernité et le progrès sociétal.

Par M. Boukhari

Au Maroc, l'attente autour de la refonte du Code de la famille est importante. En effet, depuis que le Roi Mohammed VI a adressé une lettre au chef du gouvernement le 26 septembre 2023, appelant à la révision de la Moudawana, un nouvel espoir est né dans la société marocaine, particulièrement chez les femmes.

Les consultations larges orchestrées par l'Instance chargée de cette réforme ont rassemblé divers acteurs de la société civile, des partis politiques, des chercheurs et d'autres institutions. Plus de 130 séances ont été organisées pour écouter leurs avis et propositions concernant les amendements envisagés, soumis il y a quelques mois déjà au Souverain.

Adoptée le 5 février 2004, la Moudawana visait à moderniser la société marocaine. Ce nouveau cadre juridique représentait une avancée significative vers l'émancipation des femmes au Maroc, en instaurant une égalité des droits entre les sexes. 20 ans après son adoption, la Moudawana de 2004 ne bénéficie plus d'un consensus général, car plusieurs de ses clauses sont maintenant considérées comme dépassées et inadaptées au contexte contemporain.

Toutefois, la révision de ce cadre juridique crucial soulève des questions sociétales délicates telles que le mariage des mineurs, l'égalité en matière d'héritage, la polygamie, entre autres.

«En tant qu'activiste des droits humains, je peux affirmer que le Maroc a réalisé des avancées notables en matière de droits des femmes et de la garantie de leurs libertés comparé aux décennies précédentes. Bien que ces progrès soient parfois lents, ils suivent une tendance positive et ascendante. Toutefois, il reste encore de nombreux défis qui entravent l'atteinte de nouvelles réalisations au profit des femmes marocaines», nous confie Najat Anwar, présidente de l'ONG «Touche pas à mon enfant».

En juin dernier, le Roi Mohammed VI a donné ses directives au Conseil supérieur des Oulémas, que le Souverain préside, pour lui soumettre une fatwa au sujet de quelques questions contenues dans les propositions de l’Instance chargée de la révision du Code de la famille. D’après le communiqué du cabinet royal, «cette saisine intervient après que l’Instance chargée de la révision du Code de la famille a accompli sa mission dans les délais impartis et soumis ses propositions à la haute appréciation de Sa Majesté le Roi».

En outre, «considérant que certaines propositions sont en rapport avec des textes religieux, le Souverain a décidé de saisir le Conseil supérieur des oulémas qui est, conformément à l’article 41 de la Constitution, la seule instance habilitée à prononcer les Fatwas officiellement agréées», précise la même source. À l’heure où nous rédigeons ces lignes, aucune communication officielle relative à cette fatwa n’a été faite par les parties impliquées.

Par ailleurs, le Code de la famille, doit avant tout, selon Najat Anwar, «garantir la cohésion familiale et l’harmonie entre ses membres, tout en assurant les droits de chacun. Il est essentiel de prendre en compte les droits de la femme et de rétablir sa dignité. De plus, il est primordial d’assurer un environnement sain où l’enfant peut grandir de manière adéquate sur le plan physique et psychologique, tout en le protégeant légalement dans toutes les situations, tant au sein de la famille marocaine qu’en dehors». 

 

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