La Banque des règlements internationaux (BRI) a appelé mardi à la nécessaire protection des investisseurs "contre la prolifération des cryptomonnaies", alors que le bitcoin enregistre parallèlement une chute spectaculaire.
"L'ascension fulgurante des cryptomonnaies ne doit pas nous faire oublier la place importante qu'occupent les Banques centrales en tant que dépositaires de la confiance du public", a prévenu Agustín Carstens, directeur de la BRI, dont le siège est à Bâle (Suisse).
Au cours d'une conférence à Francfort, il a affirmé que "des jetons numériques privés se faisant passer pour des monnaies ne doivent pas nuire à cette confiance".
De l'avis de Carsyens, les autorités sont appelées à faire en sorte que les progrès technologiques ne servent pas à légitimer les profits d'activités illégales et doivent avoir pour priorité de protéger les investisseurs.
Le bitcoin "associe aujourd'hui les caractéristiques d'une bulle, d'une pyramide de Ponzi et d'une catastrophe pour l'environnement", a-t-il expliqué en faisant allusion au bitcoin en tant que cryptomonnaie la plus répandue.
Ces monnaies virtuelles ne doivent donc pas "parasiter l'infrastructure institutionnelle du système financier", a-t-il insisté.
En Suisse, les divers acteurs économiques prennent conscience de la problématique des crypto-monnaies et émettent des réserves quant à un futur favorable à leurs sujets, a souligné dans une analyse Philippe Muller, chargé de l'investissement au sein du groupe bancaire UBS.
Tous les signes démontrent, selon lui, qu’une surveillance sans précédent de ces monnaies se met en place. Un pays comme la Corée du Sud réfléchit à bannir les échanges du bitcoin par peur du blanchiment d’argent et de l’évasion fiscale.
La question de la monnaie virtuelle sera abordée au prochain G20 en mars, où les ministres français et allemand des Finances devront présenter des propositions communes sur la régulation des cryptomonnaies.■