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Fonds d’État algérien pour le Polisario: L’argent des tortionnaires

Fonds d’État algérien pour le Polisario: L’argent des tortionnaires

Depuis plus de 50 ans, l’Algérie consacre un budget conséquent pour financer le Polisario. Pour plusieurs observateurs algériens, le montant exact des financements a dépassé les 250 milliards de dollars sur plus de 40 ans.

En 2024, Alger a versé plus de 300 millions de dollars pour continuer les manœuvres de déstabilisation de toute la région du Maghreb et du Sahel.  Ce versement comprend aussi des équipements militaires, des véhicules blindés, des armes de poing et des munitions. Ce fonds prévoit aussi la formation des milices comprenant un grand nombre d’enfants dont une partie est formée à Cuba.  

Déjà, il y a dix ans, l’analyste et observateur politique, Hafid Bougara avait montré, preuves à l’appui, tout le circuit et les montants des versements alloués au Polisario : «quarante ans de folles gesticulations au service d'un projet séparatiste fantoche au sud du Maroc auraient coûté 250 milliards de dollars à l'oligarchie militaro-politique au pouvoir, d'après les estimations d'experts algériens».  Sur cette somme colossale, il faut aussi compter les détournements, les micmacs entre hauts gradés et les comptes en banque des dirigeants du Polisario dans certains pays en Europe.

Pourtant, en presque un demi-siècle, rien n’a été fait dans cette région du l’Algérie où campent les milices du Polisario. Ni infrastructures, ni urbanisme, ni réseaux d’eau et d’électricité, ni écoles, ni universités, ni usines, ni aucune activité industrielle ou commerciale, comme l’ indiqué le Parlement européen dans son rapport de 2023. Un rapport détaillé qui rejoint les conclusions de plusieurs opposants algériens qui affirment que «les budgets colossaux mis à la disposition d'une poignée de représentants des séparatistes, lobbies et médias, au grand dam du peuple algérien n'ont jusque-là servi à rien», précise Hafid Bougara.

Dans ce sens, il faut aussi préciser que parmi les actions financées par l’Algérie, il y a en l’espace de 48 ans, l'ouverture, enfin, d'une université d'été pour les cadres du Polisario. Il s'agit là d'une initiative d'un comité de solidarité avec ce que Alger appelle «le peuple sahraoui». Bien entendu, il s’agit là d’un coup médiatique sans envergure, qui a d’ailleurs été oblitéré par les différents hiraks qu’a connu l’Algérie depuis 2010 à aujourd’hui.

Pourtant, tout le monde sait qu'en Algérie, il y a des populations opprimées comme les Kabyles et les Mzabes, dont les cultures sont marginalisées et les voix éteintes et qui subissent la dictature militaires d’Alger depuis plus de 50 ans, avec des épisodes sanglants qui ont marqué les mémoires algériennes. C’est dans ce sens que le politologue algérien pose cette question : «Pourquoi nos dirigeants ou bien la bande qui gouverne n'arrivent-ils pas encore à comprendre que la véritable bataille est celle du développement économique, la lutte contre la pauvreté et la marginalisation ?», comme l’affirme Hafid Bougara. La réponse est simple : avec des réserves en devises dépassant les 250 milliards de dollars chaque année, sans aucun retour sur l’intérêt du pays, sur la qualité de vie des Algériennes, sur les infrastructures, sur le développement économique et industriel ni sur l’équilibre politique dans un pays au bord de l’implosion.

Pour le spécialiste du monde arabe, Jean-Marc Maillard, l'Algérie se livre depuis de longues années et sans relâche à de grandes manœuvres de nuisances pour saboter tout le travail réalisé par le Maroc devant la communauté internationale. Cela va jusqu'à l'achat de voix et de prises de positions, à travers des lobbies et autres groupes de pressions, pour déformer «les réalités» et prétendre de fausses vérités. Pour Jean-Marc Maillard, il faut lier ce type de campagnes de propagande en cours à Alger surtout ces dix dernières années, avec un acharnement sans relâche sur le voisin de l’Ouest,  «aux problèmes et crises internes de l'État  algérien».
 

Autrement dit, l'Algérie lance des écrans de fumée pour flouter la visibilité au sein de sa gestion du pays. Gros producteur de gaz et de pétrole, avec des réserves en devises colossales dont les enfants quittent le pays à bord de pateras comme on le voit chaque semaine, avec des dizaines de jeunes qui prennent la mort y laissant souvent leurs vies. «Les problèmes intérieurs du pays ont tendance à prendre de l'ampleur eu égard à sa totale dépendance de la rente des hydrocarbures, une source énergétique limitée dans le temps», précise Jean-Marc Maillard.

 

Par Abdelhak Najib, écrivain-journaliste

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