La France s'est dite, jeudi, "préoccupée" par les manœuvres militaires qui viennent de commencer pour dix jours entre la Russie et le Bélarus aux portes de l'Ukraine.
Ces manœuvres "sont extrêmement massives", a estimé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Il s’agit d’"un geste d'une grande violence, qui nous préoccupe", a-t-il dit sur la radio publique France Inter.
"Les annonces ont été faites de manoeuvres qui dureront jusqu'au 20 février. On peut imaginer que lorsque la date est aboutie, les forces se retirent, on verra à ce moment là si c'est le cas," a indiqué le chef de la diplomatie française. "Ce sera un test très significatif (...). On verra s'il y a ou pas un processus de désescalade qui sera mis en oeuvre", a ajouté le ministre.
Mercredi, la présidence française s'est félicitée que la tournée d'Emmanuel Macron à Moscou, Kiev et Berlin ait atteint son "objectif" en permettant d'"avancer" pour apaiser la situation.
"Le dialogue avec les russes est tonique, exigeant, même parfois éprouvant", a souligné Le Drian, relevant que la discussion entre les deux chefs d'Etat avaient été "un affrontement, une demande d'explications, une très grande franchise".
"La force de ce déplacement a été la clarté des positions", a-t-il insisté, tout en saluant la qualité des discussions entre Européens et alliés de l'Otan.
"Nous avons une transparence et une confiance interne que je n'ai pas vu depuis longtemps entre les alliés et entre les Européens", a fait valoir le ministre.
Les tensions entre la Russie et l'Ukraine augmentent à mesure que les pays occidentaux continuent d'envoyer des troupes dans les pays voisins de la Russie. Kiev et ses alliés occidentaux accusent la Russie de rassembler des troupes près de la frontière ukrainienne, soulignant la possibilité d'une "invasion".
Moscou a démenti ces allégations, affirmant que la Russie avait parfaitement le droit de mobiliser des troupes à l'intérieur de ses frontières pour assurer la sécurité de son territoire.