Le Mali a réagi lundi à l'annonce de sanctions "illégales" décidées par les Etats ouest-africains de la CEDEAO en rappelant ses ambassadeurs dans ces pays et en fermant les frontières terrestres et aériennes avec eux.
"Le gouvernement du Mali condamne énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes", indique un communiqué lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.
"Le gouvernement du Mali regrette que des organisations sous-régionales ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extra-régionales aux desseins inavoués", ajoute le communiqué.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont pris dimanche à Accra une batterie de mesures économiques et diplomatiques vigoureuses à l'encontre du Mali.
Le communiqué du gouvernement malien "déplore le caractère inhumain de ces mesures qui viennent affecter les populations déjà durement éprouvées par la crise sécuritaire et la crise sanitaire".
Les dirigeants des pays de la CEDEAO réunis, dimanche à Accra, ont décidé de fermer les frontières avec le Mali et de mettre le pays sous embargo, des mesures qualifiées de "très dures" sanctionnant le non-respect par les autorités maliennes de l'échéance de février pour des élections ramenant les civils au pouvoir.
Les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO, siégeant à huis clos dans la capitale ghanéenne, ont décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et de suspendre les échanges autres que de produits de première nécessité, avait souligné un communiqué lu à l'issue du sommet.
Ils ont aussi décidé de couper les aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
Les autorités maliennes disent aujourd'hui ne pas être capables d'organiser des élections présidentielle et législatives à la date prévue de fin février. Les autorités invoquent l'insécurité persistante dans le pays, en proie aux violences de toutes sortes, terroristes, communautaires, crapuleuses... Elles affirment la nécessité de réformes préalables pour que les élections ne souffrent pas de contestations à l'instar des précédentes.
Récemment, les autorités maliennes ont demandé jusqu'à cinq ans de transition, un délai inacceptable pour la CEDEAO.
Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, avait dépêché samedi à Accra deux ministres du gouvernement chargés de soumettre un calendrier révisé.
La nouvelle offre a été présentée dans le souci de "maintenir le dialogue et une bonne coopération avec la CEDEAO", avait dit samedi à la télévision nationale le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, sans en préciser le contenu.
A rappeler que la CEDEAO avait déjà suspendu le Mali de ses organes de décision et imposé un gel de leurs avoirs financiers et une interdiction de voyager à 150 personnalités de ce pays.