30.000 enfants meurent chaque année au Yémen de malnutrition. Selon Geert Cappelaere, le directeur de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, le Yemen «est un enfer sur terre pour 50 à 60% des enfants. Un enfer pour chaque garçon et chaque fille».
Quelque 1,8 million d'enfants yéménites souffrent aujourd’hui de malnutrition aiguë.
Chaque jour, 400.000 enfants souffrent d’une forme grave de malnutrition aiguë sévère. 40% d’entre eux vivent à Hodeïda et dans les gouvernorats voisins, où la guerre fait rage, selon l’ONU.
Pour l’Unicef, c'est tout «un cercle vicieux» qui affecte la santé de la population yéménite.
1,1 million de femmes enceintes ou allaitantes sont anémiques.
En accouchant, ces femmes savent que leurs enfants auront un faible poids à la naissance, ce qui amorcera ce cycle de malnutrition et conduira à la malnutrition chronique et à toutes les conséquences sur la santé de ces garçons et de ces filles.
La malnutrition chronique, qui touche la moitié des enfants de moins de 5 ans du pays, a un impact extrêmement important sur le développement de leurs cerveaux.
Tous ces enfants ne développeront jamais pleinement leur potentiel intellectuel.
Les niveaux de vaccination au Yémen ont considérablement diminué depuis le début de la guerre en 2015.
«Même avant la guerre, les niveaux de vaccination n'étaient déjà pas très bons. Ils sont tombés plus bas», explique Cappelaere.
Les campagnes d’immunisation à l’échelle nationale étant inexistantes, des épidémies de rougeole et de diphtérie sont apparues, avec des conséquences fatales sur les enfants.
«Au Yémen, aujourd’hui, toutes les 10 minutes, un enfant meurt de maladies qui peuvent être facilement évitées. Malheureusement, la situation étant catastrophique et extrêmement grave, la situation ne fait que s'aggraver», déplore le responsable de l’Unicef.
La guerre au Yémen s’est accompagnée d’une crise économique qui rend les produits de base de moins en moins abordables pour la majorité de la population.
Dans le cadre de son programme de transferts monétaires d'urgence, l' Unicef fournit de «très petites sommes d'argent» à 1,5 million de familles les plus vulnérables et les plus pauvres du Yémen.
«Ces familles nous ont dit que les produits essentiels - acheter des fruits et des légumes – leur sont hors de portée. Non pas parce que les fruits et légumes frais ne sont pas disponibles sur le marché, mais parce qu'ils sont inabordables», explique Cappelaere.