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Palestine : Macron bouscule les lignes

Palestine : Macron bouscule les lignes

Il fallait oser. Emmanuel Macron l’a fait. A contrecourant des prudences diplomatiques occidentales, le président français a laissé entendre que la France pourrait reconnaître l’Etat palestinien dès le mois de juin.

Un geste fort, sans doute risqué, mais porteur d’une ambition assumée : recréer une dynamique politique dans un MoyenOrient miné par l’échec du statu quo.

A l’heure où Gaza s’effondre sous les bombes et où l’espoir s’étiole à mesure que les civils enterrent leurs morts, ce signal mérite d’être salué.

Mais cette volonté politique n’a pas tardé à déclencher des foudres, au premier rang desquelles celles de Benjamin Netanyahu.

Le Premier ministre israélien a fustigé «une grave erreur» et reproché à Macron de vouloir créer «un Etat dont la seule aspiration est la destruction d’Israël».

Ce discours, usé jusqu’à la corde, n’est plus qu’un paravent destiné à dissimuler une haine viscérale à peine contenue, non pas contre le Hamas (ce serait compréhensible), mais contre l’existence même d’un peuple palesinien. Netanyahu ne veut pas d’un Etat palestinien.

Il l’a dit, répété et martelé à plusieurs reprises. Toute tentative internationale de relancer la solution à deux Etats est accueillie par Tel-Aviv avec un mépris assumé et une posture de défi permanent.

Mais au fond, cette réaction de Netanyahu est compréhensible : elle en dit long sur la peur d’un isolement diplomatique croissant. Car la France n’est pas seule dans sa démarche.

Il y a un an, l’Irlande, la Norvège, l’Espagne et la Slovénie ont reconnu l’Etat palestinien. Et d’autres pourraient suivre, emportés par ce que Macron appelle une «dynamique collective».

Certes, il conditionne cette reconnaissance à des engagements réciproques, notamment de la part des pays arabes qui n’ont pas encore reconnu Israël. Mais cette approche graduelle a au moins le mérite de relancer le débat et de poser les bases d’un compromis à terme.

Le Maroc, lui, n’a pas attendu les atermoiements européens pour afficher une ligne claire, constante et cohérente. Sa solidarité envers le peuple palestinien ne souffre d’aucune ambiguïté.

Sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods, le Royaume a toujours défendu une solution politique fondée sur la création d’un Etat palestinien avec Al-QodsEst comme capitale.

C’est cette clarté qui manque cruellement aux grandes puissances. Les Etats-Unis, paralysés par la proximité toxique entre Washington et Netanyahu, semblent incapables d’imposer le moindre frein à l’escalade israélienne. L’Union européenne, quant à elle, hésite, tergiverse et temporise. Et pendant ce temps, le massacre de populations civiles se poursuit à Gaza.

La guerre menée contre le Hamas est devenue, de fait, une guerre contre une population entière. Les images de destructions massives, d’enfants et de femmes tués et d’hôpitaux bombardés… ne peuvent plus être qualifiées de «dommages collatéraux».

C’est une politique assumée de punition collective. Qui s’inscrit dans la lignée de l’oppression incessante que vit le peuple palestinien depuis des décennies.

 

Par D. William

 

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