Les regards seront braqués le 29 mai sur l'investiture du nouveau président de la République fédérale du Nigeria, Bola Tinubu, qui doit succéder à Muhammadu Buhari et qui devra faire face à plusieurs défis urgents durant son mandant.
Plusieurs dirigeants, dont des chefs d'État, ont été invités à assister à l'investiture du Président élu, qui prêtera serment en tant que 16e président du Nigeria, lundi prochain.
Sont également attendus à cet évènement d'anciens présidents, des diplomates, des chefs d'organisations internationales, d'éminents Nigérians et des représentants de gouvernements et d'agences étrangères.
Jeudi, le président élu avait reçu, de la main du président sortant, Muhammadu Buhari, la plus haute distinction du Nigeria, le titre de Grand Commandeur de l'Ordre de la République fédérale (GCFR), alors que le vice-président élu, Kashim Shettima, a été décoré du titre de Grand Commandeur de l'Ordre du Niger (GCON).
M. Tinubu avait déclaré, à cette occasion, qu'il ne décevrait pas les Nigérians qui ont voté pour lui, ni le président sortant Muhammadu Buhari qui a soutenu sa candidature.
"Je dois faire cette course et la bien faire. Dans les domaines de la sécurité, de l'économie, de l'agriculture, de l'emploi, de l'éducation, de la santé, de l'électricité et dans tous les autres secteurs, nous devons progresser. Le peuple ne mérite rien de moins", a-t-il mis en avant.
M. Tinubu du Congrès des progressistes (APC/parti au pouvoir) a été déclaré le 1er mars vainqueur de l'élection présidentielle au Nigeria.
Selon la Commission électorale nationale indépendante (INEC), M. Tinubu a cumulé plus de 8,8 millions de voix, remportant l'une des élections les plus disputées au Nigeria.
"Je suis profondément honoré que vous m'ayez élu pour servir notre pays bien-aimé", avait alors lancé M. Tinubu à ses partisans, saluant une "victoire de la démocratie".
Septuagénaire, l'ancien gouverneur de Lagos, capitale économique du Nigeria, accède à la magistrature suprême, en remplacement du président sortant Muhammadu Buhari, qui se retire après deux mandats à la tête du pays, en vertu de la Constitution.
Il a assuré que ses priorités seront la sécurité et la reprise économique, avec notamment la fin des subventions du carburant.
En outre, M. Tinubu devra faire face à plusieurs défis urgents durant son mandant. Des défis colossaux pour lesquels il a peaufiné tout un programme et solutions.
Il prévoit en effet de stimuler les exportations et réduire la dépendance à l'égard des importations, réduire de moitié le chômage des jeunes d'ici quatre ans, prendre des mesures pour garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire, soutenir l'industrie manufacturière par des incitations fiscales, contrôler les prix des produits de base pour gérer l'inflation et augmenter de 20% la production de gaz.
Il vise à créer un million de nouveaux emplois dans le domaine des TIC d'ici deux ans, réduire le chômage des jeunes en encourageant les banques commerciales à accorder des prêts à faible coût aux entreprises dirigées par des jeunes et soutenir deux millions d'entrepreneurs et de professionnels dans l'encadrement des jeunes pour qu'ils trouvent un emploi et créent une entreprise.
Dans le secteur de la santé, il veut introduire une assurance maladie obligatoire couvrant au moins 40% de la population dans les deux ans, augmenter le nombre et les compétences des travailleurs de la santé, en particulier dans le domaine des soins primaires, soutenir la construction de cliniques mobiles pour que chacun puisse vivre à proximité d'un centre de santé primaire et encourager la fabrication nationale de médicaments et de vaccins essentiels.
Au volet sécuritaire, M. Tinubu compte améliorer les salaires et le bien-être du personnel de sécurité et créer des allocations spéciales pour les personnes blessées ou décédées, améliorer les systèmes d'armement, de communication et de transport des unités militaires, recruter, former et mieux équiper du personnel militaire, policier, paramilitaire et de renseignement supplémentaire et éliminer les attaques contre les infrastructures nationales vitales.
Dans le domaine de l'éducation, il aspire à développer de nouvelles normes d'accréditation pour tous les établissements d'enseignement, du niveau primaire au niveau tertiaire, introduire un régime pilote de prêts étudiants et créer un fonds pour l'éducation spéciale consistant en des prêts sans intérêt.
Pour lutter contre la corruption, il prévoit de limiter les dépenses liées aux salaires des dirigeants élus et des fonctionnaires, réduire le montant de l'argent qui disparaît des finances publiques, récompenser le travail acharné et éliminer les travailleurs et les projets fantômes ainsi que réduire la bureaucratie de la fonction publique et diminuer le gaspillage.