Ce qui s’est passé à Jérusalem-Est est innommable et consterne la communauté internationale.
Lundi matin, les forces israéliennes ont démoli plusieurs immeubles palestiniens à Sour Baher, dont la majorité est située dans les zones A et B de la Cisjordanie, sous contrôle civil palestinien, selon les accords d'Oslo.
Conformément à cet accord, la Cisjordanie est répartie en trois zones (A, B et C) qui devraient être soumises à l'autorité palestinienne.
De partout, des voix se sont élevées pour dénoncer cette ignominie.
Le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, a qualifié cet acte de "crime de guerre contre l’humanité".
Pour l'Union européenne qui a aussi condamné cette opération de démolition, la politique de colonisation d'Israël, y compris les mesures d'exécution, telles que les transferts forcés, les expulsions, les démolitions et les confiscations de maisons, est "illégale au regard du droit international".
Même son de cloche en France, Allemagne, Espagne et Royaume-Uni.
Dans une déclaration conjointe publiée mardi par le Quai d’Orsay, les quatre pays "condamnent fermement la démolition par Israël de bâtiments palestiniens dans le quartier de Wadi al-Hummus, au sud-est de Jérusalem».
Une action contraire au droit international, en particulier au droit international humanitaire et aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Mais du côté du pouvoir israélien, on reste imperméable à tous ces cris d’orfraie.
Et à toutes les souffrances endurées par les familles palestiniennes touchées.
"Malgré les appels à ne pas procéder à la démolition, la destruction d'immeubles résidentiels à Sour Bahir déplacera de nombreuses familles palestiniennes.
Aucune aide humanitaire ne peut compenser leurs souffrances !", a déploré l’envoyé de l’ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, sur Twitter.
"Israël doit mettre fin à cette politique", a-t-il martelé.
Le Bureau de la coordination des Affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA) estime qu’environ 350 palestiniens sont affectés par cette opération de démolition à Sour Baher.
"Parmi les personnes déplacées de force ou autrement affectées, figurent des réfugiés palestiniens, dont certains sont aujourd'hui confrontés à la réalité d'un deuxième déplacement de mémoire vive", a indiqué, de son côté, le porte-parole du Secrétaire général des Nations-Unies.
Selon lui, "la politique d’Israël de destruction des biens palestiniens est contraire à ses obligations en vertu du droit international humanitaire".
De même, "la destruction de propriétés privées en territoire occupé n’est autorisée que dans les cas où elle est rendue absolument nécessaire aux opérations militaires, ce qui n’est pas applicable" dans ce cas de figure, a dit le porte-parole.
C’est encore une fois un crime ignoble des chevaliers de la barbarie qui restera impuni.■