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Trump-Musk : Pour le meilleur et pour le pire

Trump-Musk : Pour le meilleur et pour le pire

Ils formaient le duo le plus improbable de la galaxie politique américaine : d’un côté, le président américain Donald Trump, de l’autre, le lunaire multimilliardaire Elon Musk. A eux deux, ils avaient tout : l’égo, les milliards, et les followers.

Mais voilà, entre l’amour et la haine, le fil est bien ténu. Et il aura fallu bien peu de temps pour voir la romance entre ces deux personnages s’arrêter net. Fini les déclarations d’amour politiques. Place aux règlements de comptes. 

Acte I : Elon, «super génie» 

Rappelez-vous : c’était il y a quelques mois à peine. Trump, fraîchement revenu à la Maison-Blanche après sa résurrection électorale de 2024, tendait le bras à Musk devant des Tesla flambant neuves. Il vantait le «patriotisme industriel» de l’homme le plus riche du monde et achetait même un modèle rouge. 

Musk, de son côté, multipliait les gestes d’allégeance. Il tweetait son amour pour «Donald» et le qualifiait de «roi». Rien que ça.

Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Musk devenait «conseiller spécial à la réduction des dépenses publiques». Il sabrait dans les budgets et virait des fonctionnaires à tour de bras. Mais les contes de fées ont toujours un problème : la réalité.

Acte II : «La grande et belle loi»

D’un coup, tout bascule. Le nœud du drame ? Une loi budgétaire. Un vrai pavé dans la mare républicaine, avec ses baisses d’impôts, ses milliards pour l’armée et ses coupes dans les aides sociales et les crédits écologiques. 

Pour Trump, c’est sa «grande et belle loi», l’alpha et l’oméga de son deuxième mandat. Pour Musk, c’est une trahison.

Car cette loi menace directement ses intérêts : la fin des subventions pour les voitures électriques et l’assèchement des crédits carbone. 

Alors, Musk explose : posts rageurs sur X, accusations de «folie» contre Trump, appels à la destitution et, cerise sur le gâteau, un Donald qui serait, selon lui, impliqué dans le dossier Epstein. 

Problème : pas de preuve et le post est vite effacé. Comme souvent chez Musk, l’excès précède le rétropédalage.

Acte III : «Dragon, rentre à la maison» !  

Trump, lui, encaisse. A sa façon évidemment. Il traite Musk de «fou», menace de couper les subventions fédérales, d’annuler tous les contrats gouvernementaux… et de vendre sa Tesla rouge. 

Musk, piqué au vif, réplique : «Je mets Dragon hors service». Dragon, c’est le vaisseau spatial utilisé par la NASA pour envoyer des astronautes vers la station spatiale internationale (ISS). Autrement dit, «si tu me coupes les budgets, je te coupe l’accès à l’espace». 

On n’avait pas vu pareille crise diplomatique entre un Etat et un entrepreneur privé depuis... Eh bien, jamais en fait (sic !).

Heureusement, quelques heures plus tard, Musk fait marche arrière : Dragon restera opérationnel. Mais la confiance est rompue.

Acte IV : Donald l’«ingrat» 

Le divorce est maintenant consommé. Trump dit ne plus vouloir parler à Musk. Il évoque même son instabilité mentale. 

Ses conseillers, en off, parlent de «pauvre type avec un problème». 

Musk, lui, ressasse sur X ses 280 millions de dollars versés pour la campagne de 2024. Il jure que Trump aurait perdu sans lui et demande à ses abonnés s’il n’était pas temps de créer un nouveau parti politique.

Mais tout cela n’est pas qu’une querelle d’ego. Une bataille de pouvoir. Musk a X, Tesla, SpaceX et xAI. 

Trump a la Maison-Blanche et un goût immodéré pour les représailles. Chacun peut nuire à l’autre. Mais à quel prix ?

 

Epilogue 

Alors que la poussière retombe et que les tweets s’effacent les uns après les autres, une vérité reste : cette rupture fracassante est une leçon politique. 

Elle révèle les fragilités d’un modèle où un Etat dépend autant d’un homme. 

Elle montre la dangerosité d’un pouvoir économique concentré entre les mains d’un entrepreneur lunaire, qui peut menacer de saboter un vaisseau spatial sur un coup de sang. 

Elle met aussi en lumière l’amateurisme d’un président qui gouverne à l’instinct et à l’égo et traite ses alliés comme des parias dès qu’ils lui tiennent tête.

Alors, doit-on s’inquiéter de tout cela ? Dans cette Amérique où le locataire de la Maison-Blanche est connu pour être très versatile, on ne peut jurer de rien. 

Car peut-être que d’ici quelques mois, Trump et Musk se remettront ensemble. Par intérêt. Ou par stratégie.

 

 

F. Ouriaghli

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