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L'UE prévoit de taxer pour 95 milliards d'euros de produits américains

L'UE prévoit de taxer pour 95 milliards d'euros de produits américains

La Commission européenne a annoncé, jeudi, le lancement d’une consultation publique sur une liste d'importations américaines susceptibles de faire l'objet de contre-mesures de l'UE en réponse aux droits de douanes imposés par Washington, pour une valeur de 95 milliards d'euros.


Ces contre-mesures, qui couvrent "un large éventail de produits industriels et agricoles" américains, seront mises en œuvre “si les négociations en cours entre l'UE et les États-Unis n'aboutissent pas à une solution mutuellement avantageuse et à la suppression des droits de douane américains”, a affirmé l’Exécutif européen.



Parallèlement, l'UE lancera une procédure de règlement des différends à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les États-Unis concernant leurs droits de douane universels, dits «réciproques» et leurs droits de douane sur les voitures et les pièces détachées automobiles, a indiqué Bruxelles, se disant “convaincue que ces droits de douane constituent une violation flagrante des règles fondamentales de l'OMC”.



Par ailleurs, la Commission consulte également sur d'éventuelles restrictions sur certaines exportations européennes de ferraille d'acier et de produits chimiques vers les États-Unis, d'une valeur de 4,4 milliards d'euros.

Cette consultation vise à aborder à la fois les droits de douane universels américains et ceux sur les voitures et les pièces détachées automobiles.



“Depuis que les États-Unis ont imposé leurs droits de douane injustifiés et préjudiciables, l'UE a donné la priorité à la recherche d'une solution mutuellement avantageuse et équilibrée par la négociation, notamment dans le cadre de la suspension partielle des droits de douane de 90 jours” annoncée par Washington, a affirmé la CE, notant que si ces négociations se poursuivent aux niveaux politique et technique, l'UE “continue de préparer d'éventuelles contre-mesures pour défendre ses consommateurs et son industrie” au cas où les pourparlers “ne donneraient pas de résultat satisfaisant”.



L’Exécutif a aussi rappelé que si la consultation publique est une étape nécessaire de ce processus, elle “n'entraîne pas automatiquement l'adoption de contre-mesures”.

Bruxelles a aussi indiqué qu’elle continuait de “surveiller attentivement le potentiel détournement des exportations mondiales vers le marché de l'UE, qui pourrait être causé par les droits de douane américains imposés aux pays tiers”, de même qu’elle poursuit les négociations avec d'autres partenaires commerciaux afin de “trouver de nouveaux débouchés à l'exportation et diversifier nos sources d'approvisionnement”.



A cette occasion, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l'UE reste “pleinement déterminée” à trouver des solutions négociées avec les États-Unis, estimant que “de bons accords peuvent être conclus au bénéfice des consommateurs et des entreprises des deux côtés de l'Atlantique”.



“Parallèlement, nous continuons de nous préparer à toutes les éventualités, et la consultation lancée aujourd'hui nous guidera dans ce travail nécessaire”, a-t-elle insisté, ajoutant que “les droits de douane ont déjà un impact négatif sur les économies mondiales”.

La consultation publique restera ouverte jusqu’au 10 juin prochain.

Sur la base des contributions recueillies, la Commission finalisera sa proposition d'adoption de contre-mesures et consultera les États membres, avant d’éventuellement adopter un acte juridique imposant ces mesures si les négociations avec les États-Unis n'aboutissent pas.



En parallèle, une fois que l'UE aura officiellement déposé sa demande de consultations auprès de l'OMC, les deux parties disposeront d'un délai de deux mois pour trouver une solution mutuellement acceptable. En cas d'échec des consultations, Bruxelles pourra demander la constitution d'un groupe spécial qui examinera le bien-fondé de l'affaire.



Quelque 379 milliards d'euros d'exportations de l'UE vers les États-Unis (soit 70 % du total) sont actuellement soumis aux nouveaux droits de douane américains, y compris ceux suspendus, d’après la Commission, pour laquelle ces droits de douane “augmentent les coûts pour les entreprises, freinent la croissance, alimentent l'inflation et accentuent l'incertitude économique”.

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