La reprise de la production et de l'activité industrielle, au sortir de la crise sanitaire induite par le Covid-19, devrait s'opérer en conformité avec de nouvelles normes axées sur les principes de l'économie verte, a estimé Soumaya Belkasseh, membre de l'Alliance marocaine pour le climat et développement durable (AMCDD).
Le processus de la reprise doit tenir compte de la question environnementale et climatique, en rationalisant la consommation de l'énergie conventionnelle, en minimisant la production des déchets et en favorisant la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, a-t-elle expliqué à la MAP.
La qualité de l'air observée au Maroc durant l'état d'urgence sanitaire est une source de motivation pour les institutions spécialisées afin de lancer une large évaluation de cette qualité après le déconfinement, dans la perspective d'obtenir une analyse pertinente de l'état de la pollution de l'air au Maroc, a fait savoir Belkasseh, qui préside l'Association nationale pour la promotion des emplois verts (ANAPEV).
Les faibles niveaux des polluants de l'air enregistrés durant cette période ont influé considérablement sur la qualité de l'air, a-t-elle souligné, citant des données du ministère de l'Energie, des Mines et de l'Environnement, selon lesquelles la qualité de l'air à l'échelle nationale s'est améliorée suite à la réduction de la pollution entraînée par le repli significatif du trafic routier et aérien et de l'activité industrielle.
En dépit de son côté sombre, cette épidémie a apporté certains bienfaits, en offrant au monde une nouvelle chance pour activer les recommandations de la 25ème Conférence de l'ONU sur les changements climatiques (COP25), tenue décembre dernier à Madrid, a-t-elle nuancé.
C'est comme si cette épidémie venait rappeler au monde l'impérieuse nécessité d'une refonte des procédés industriels pour donner naissance à des économies résilientes face aux dangers naturels, a ajouté Belkasseh.
Elle rappelle, à cet égard, les meures draconiennes du confinement sanitaire qui ont entraîné un arrêt quasi-total de la mobilité humaine et des lignes de production à travers le monde.
Cette opportunité pour remettre en cause les modes de production intervient à une période où le monde est indifférent aux causes de l'environnement, malgré la tenue de nombreuses conférences dont les recommandations restent toujours lettre morte.
Elle met en garde contre une reprise brutale des activités industrielles, où les agents économiques ayant subi de lourdes pertes durant le confinement tenteront de récupérer leur manque à gagner en faisant recours à des procédés de fabrication préjudiciables à l'environnement, risquant ainsi un retour à l'état initial avant le confinement.
Elle relève par ailleurs que la pandémie a dévoilé au grand jour la faiblesse de la recherche scientifique contre les maladies et les vaccins, notant qu'il est inconcevable d’être si impuissant face à la pandémie, qui a interpellé le monde sur sa négligence et son désengagement de la recherche scientifique.