Dans le cadre de l’entrée en vigueur, dès mars 2025, des arrêtés n°1529.24 et n°2040.24, qui fixent des seuils de performance énergétique minimale (MEPS) et imposent un étiquetage énergétique pour les équipements de climatisation et de réfrigération, le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable (MTEDD) et l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) ont organisé les 28 et 29 avril à Casablanca, des ateliers de sensibilisation à l’endroit des professionnels du secteur du froid au Maroc.
Après la norme RTCM promouvant l’efficacité énergétique dans le secteur de la construction, c’est au tour du secteur du froid de s’y mettre. De ce fait, au cours de cet atelier, les professionnels du secteur du froid, notamment les importateurs, distributeurs et fabricants des équipements ménagers (réfrigérateurs et climatiseurs) ont été sensibilisés sur la mise en œuvre de ces nouvelles réglementations. Elles ont pour objectif de contribuer à la réduction de 20% de la consommation énergétique nationale, évaluée à près de 122 milliards de dirhams en 2022, ainsi que des émissions de gaz à effet de serre.
Faisant un panorama des réalisations accomplies en matière d’efficacité énergétique depuis l’adoption de la loi 47-09 au Maroc, Ayoub Abourhim, cadre au sein du ministère de la Transition énergétique, a affirmé que «ces ateliers permettent de renforcer le dialogue entre les institutions publiques et les acteurs privés, tout en promouvant les bonnes pratiques en matière d’efficacité énergétique.
Le secteur du bâtiment, et notamment les usages liés au froid, représentent une part importante de la consommation énergétique nationale. Ces mesures sont essentielles pour atteindre nos objectifs climatiques», a-t-il précisé.
Les experts de l’AMEE ont expliqué dans les détails chaque aspect de ces normes et le mode d’application de celles-ci, en précisant qu’elles deviennent progressivement obligatoires.
«L’étiquetage énergétique est devenu obligatoire six mois après la publication des arrêtés, soit le 12 mars 2025. Les commerçants doivent désormais apposer ces étiquettes sur les produits exposés à la vente.
Les seuils de performance deviendront, quant à eux, contraignants un an plus tard, en septembre 2025, y compris pour les importations. Et ce, pour donner à tous la possibilité de se mettre au diapason de la nouvelle réglementation», a précisé l’Agence.
Les professionnels présents ont salué cette initiative, attendue depuis longtemps. Tarik Slama, président du Comité efficacité énergétique au sein de l’Association marocaine des professionnels du froid (ASMF), a souligné que «les acteurs du secteur accueillent cette réglementation avec enthousiasme. L’ASMF participe à l’effort national de transition verte et inclusive».
Félicitant les partenaires institutionnels pour cette initiative, il a également mis en avant les avantages concrets de ces normes tant pour les consommateurs que pour l’environnement. «Cette réglementation va encourager l’adoption de technologies innovantes, comme les climatiseurs à technologie «inverter». Ces appareils offrent un meilleur confort thermique et acoustique, mettant à l’abri des variations brutales tout en réduisant la facture énergétique des ménages», a-t-il expliqué.
Il a également mis en avant la diminution des coûts de maintenance grâce à la fiabilité accrue des équipements conformes aux MEPS. «Les pannes seront moins fréquentes, et les utilisateurs y gagneront en termes de coûts et de confort», a-t-il ajouté.
L’atelier a également été l’occasion d’aborder les défis liés à la mise en œuvre de ces nouvelles exigences. Les professionnels ont exprimé leurs préoccupations quant à l’adaptation des stocks existants et aux coûts potentiels pour les importateurs.
Cependant, l’AMEE a rassuré les participants en précisant que la réglementation marocaine s’inspire des normes européennes, déjà appliquées par la plupart des fabricants étrangers. «Les importateurs n’auront donc pas de difficultés majeures à se conformer», a indiqué l’AMEE.
Slama a insisté sur l’importance d’un accompagnement technique pour les professionnels, notamment dans les zones humides ou sujettes aux instabilités électriques. «Le changement doit être bien géré. Nous sommes prêts à soutenir nos membres pour une transition réussie», a-t-il conclu.