La montée en puissance de l’hyperconsommation, l’obsolescence programmée des objets et l’inexorable avancée du jour du dépassement, sont autant d’éléments factuels qui corroborent la prédominance de l’économie linéaire au détriment de l’économie circulaire.
Sachant que cette dernière n’est qu’un simple retour au bon sens face l’épuisement des ressources naturelles. L’économie circulaire, qui affiche une grande marge de progression au Maroc, érige en priorité, entre autres, le recyclage, l’extension de la durée de vie des produits et leur réutilisation.
Face à l’accroissement démographique au niveau des grandes villes européennes et africaines qui pose la question de la gestion des déchets ménagers, l’économie circulaire se révèle être un facteur de résilience pour les grandes métropoles.
Tout ce qui précède confère un grand intérêt au webinaire organisé récemment par l’Institut CDG sous le thème : «Comment améliorer la durabilité des villes grâce à l’économie circulaire ?».
Les opportunités offertes par l’économie circulaire
«Une personne issue d’un pays de l’OCDE consomme annuellement 800 kg de nourriture et se procure 20 Kg de vêtement, avec la clef 120 Kg d’emballage», soutient Radia Cheikh Lahlou, directrice de Déclic, une entreprise, spécialisée dans le conseil en RSE.
Ces chiffres montrent à l’évidence le grand potentiel de l’industrie du recyclage au sein des pays de l’OCDE. L’Afrique n’est pas en reste, d’autant que 64% des déchets ménagers des pays du continent sont d’origine organique. Cette donne offre ainsi à l’Afrique l’opportunité de développer l’industrie du biogaz, utilisé pour la production d'énergie. Il convient de préciser que dans les 10 prochaines années, ce sont plus de 600 millions d’Africains de plus qui viendront grossir la population des villes de ce continent.
C’est dire l’enjeu de la durabilité des mégapoles du continent à l’horizon 2030. A en croire François Michel Lambert, parlementaire français et président de l’Institut de l'économie circulaire, la promotion de l’économie circulaire, devenue une nécessité, passe, entre autres, par l’établissement d’indicateurs et d’objectifs clairs.
A cela s’ajoute une réelle volonté politique qui peut se traduire par l’établissement de lois et la mise en place d’incitations fiscales ou financières.
«Il faut valoriser la conservation des produits et des biens et non la destruction de ceux-ci», suggère t-il.
Le webinaire était l’occasion pour Jean-Denis Curt, responsable du Pôle recyclage & économie circulaire du Groupe Renault, de mettre en exergue les principales actions entreprises par le constructeur français.
Renault a fait le pari de la mobilité durable, comme en témoigne la production de véhicules électriques en phase avec la durabilité des villes.
D’après le cadre du constructeur français qui commercialise des organes mécaniques rénovés, 30% de composants recyclés sont utilisés pour la fabrication d’un véhicule de la marque au losange.
Au final, en dépit des opportunités offertes par l'économie circulaire, du chemin reste encore à faire pour éradiquer l'économie linéaire. Un modèle qui a prévalu dans les sociétés modernes.
M.D